Mise en musique – L’édito de Christophe Bonnefoy
Promettre est chose relativement aisée, pas seulement en politique d’ailleurs. Mais tenir les engagements relève parfois de la mission impossible. Principalement en politique, pour le coup. Souvenirs, souvenirs de campagnes électorales, pas si lointaines…
Tant et si bien que certains ont vu dans l’intervention d’Emmanuel Macron jeudi soir comme un discours façon début d’année 2017. Autrement dit, des effets d’annonce qui risquent de se heurter à la réalité, notamment budgétaire. Autant dire que la tâche du gouvernement ne sera pas aisée.
Car c’est à lui qu’il revient désormais de se lancer dans une sorte d’opération commando et de mettre en musique les baisses d’impôts ou la réindexation des retraites sur l’inflation, entre autres. Simple en apparence. Complexe dans les faits. Dangereux à coup sûr.
Le séminaire gouvernemental d’hier avait bien évidemment un objectif, d’abord symbolique : prouver que les ministres ne perdent pas de temps. Qu’ils s’emparent du sujet – des sujets – aussitôt les annonces faites, même si on imagine mal qu’ils ne soient pas sur le pont depuis de longs jours déjà. Le chef de l’Etat en chef d’orchestre, ses équipes en musiciens de haut vol… il est certain que la partition mettra du temps à sonner juste. Il faut s’attendre à pas mal de fausses notes. Malheureusement, ceux à qui les mesures sont destinées sont pressés. Ils n’ont pas vraiment envie d’une musique qu’on mettrait des semaines, voire des mois à peaufiner ; ils préféreraient entendre illico la douce mélodie de la hausse du pouvoir d’achat. C’est tout le paradoxe entre l’urgence des attentes et le temps qu’il faudra pour y répondre.