Mise en condition – L’édito de Patrice Chabanet
Mise en condition – L’édito de Patrice Chabanet
Les choses sérieuses vont commencer, après les flonflons de la victoire. Le nouveau pouvoir entre maintenant dans le dur, c’est-à-dire le passage du discours à la réalité, des mots à la vérité des chiffres. Le séminaire gouvernemental qui s’est tenu à Nancy est, sur le plan formel, une mise en condition de l’opinion publique avant l’annonce de mesures drastiques. La récente publication du rapport de la Cour des comptes, pointant le dérapage des finances publiques sous l’ère Hollande, avait déjà préparé le terrain. Puis viendra demain l’intervention du chef de l’Etat devant le Congrès réuni à Versailles, suivie mardi par le discours de politique générale du Premier ministre. Officiellement, Emmanuel Macron fixera le cap du quinquennat, Edouard Philippe déterminera les moyens de le tenir. En d’autres termes, le président de la République nous fera le tableau d’une France affranchie de ses blocages et « en marche ». Au locataire de Matignon de fournir les remèdes et leurs posologies. Le séminaire de Nancy a sensibilisé
chaque ministre sur les efforts à fournir. Cette fois-ci, il ne devrait pas y avoir de sanctuarisation.
Entre les mesures d’économies à court terme – éponger l’ardoise laissée par le précédent quinquennat – et les réformes à long terme, comme la refonte du Code du travail, la cohésion gouvernementale est indispensable. Elle l’est d’autant plus que le nouvel exécutif est décidé à éviter l’erreur commise par François Hollande : rester inerte les premiers mois de son mandat. Un quinquennat, à la différence du septennat, se gagne ou se perd dès le début. D’où cette gouvernance macronienne, inspirée des grandes entreprises, avec des séminaires de motivation, des grands discours stratégiques et de la communication ciblée. Une nouvelle méthode que la France va découvrir dans les prochaines semaines et qu’il serait aussi vain de condamner a priori que d’approuver sans réserve. A voir.