Miroir, mon beau miroir !
Chinez chez nous – saison 10. Ancien ou contemporain, avec des moulures dorées ou dans le style industriel, chiner son miroir de cheminée doit être fait avec attention.
La cheminée est devenue un élément de déco incontournable que les chineuses et les chineurs aiment à embellir. De la garniture en bronze Napoléon III à la dame-jeanne emplie de fleurs séchées en passant par les bibelots en céramique, les petites sculptures ou les beaux livres, les choix sont multiples.
Toutefois, le miroir reste l’élément indispensable pour donner de l’éclat à votre intérieur. Selon la pièce dans laquelle se trouve la cheminée, chambre, salon ou salle à manger, plusieurs paramètres doivent entrer en compte dans le choix du miroir, comme la taille ou la forme. Une certaine cohérence avec la déco de la pièce, mais aussi avec l’envergure de la cheminée ou la hauteur du plafond, doit être respectée.
Pour nous donner des idées et voir quelques modèles, nous sommes allés voir Franck dans sa boutique de brocante à Chaumont. Les conseils d’un expert sont toujours utiles.
Savoir reconnaître un miroir ancien
Franck attire notre attention sur l’époque. Si vous optez pour un miroir ancien, c’est-à-dire qui a plus de 100 ans, des indices doivent attirer votre attention comme la qualité du reflet de la glace, souvent à base de mercure dans lequel étaient dissous de l’étain et du plomb. Si vous voyez des traces d’oxydation, ces taches noires si caractéristiques, alors vous avez un spécimen très ancien. A la fin du XIXe siècle, les nitrates d’argent et l’aluminium, déposés en fine couche sur le verre, vont remplacer la technique au mercure.
Autre indice de l’ancienneté, le parquetage. Il s’agit des planches de bois fixées à l’arrière du miroir pour le consolider. S’il y a les planches au dos, c’est un bon signe de son grand âge. Néanmoins, il y a toujours des interventions récentes qui ne laissent pas de trace. Si le miroir fait plus de 6 millimètres d’épaisseur c’est vraisemblablement une ancienne glace. Les plus récentes sont autour de 3 ou 4 millimètres.
Feuille d’or ou pas feuille d’or ?
Pour les férus de moulures et qui veulent de la dorure, il faut savoir alors reconnaître la parure à la feuille d’or. Que ce soit par son éclat ou son toucher, la reconnaissance d’une dorure authentique ne s’acquiert qu’avec l’expérience. Notez que le prix de la feuille d’or a subi de fortes hausses à la fin du XIXe siècle. Donc les miroirs centenaires n’en possèdent pas systématiquement. Nombreux sont teintés avec des matériaux à base de bronze ou de laiton. Un dernier petit secret d’expert. En observant l’assiette du miroir, à savoir la couche de préparation en dessous de la dorure, si vous apercevez une couleur rougeâtre alors c’est un bon gage que ce dernier ait été fait à la feuille d’or.
Côté budget, un miroir à la feuille d’or et d’époque s’estimera en millier d’euros. Un miroir effet doré avec de jolis détails coûtera lui quelques centaines d’euros selon sa dimension et l’épaisseur de sa glace. Pour celles et ceux qui seraient tentés par une restauration d’un miroir de famille, vous pouvez faire appel à un artisan doreur. Le travail sera sublime mais le coût sera conséquent.
Enfin, un dernier détail à ne pas négliger pour bien choisir son miroir, c’est la fixation. Si vous optez pour un miroir d’apparat, large et assez lourd, assurez-vous de pouvoir le fixer au mur afin d’éviter tout accident en le laissant uniquement posé sur la cheminée.
De notre correspondant Aurélien Boillot