Minute par minute – L’édito de Christophe Bonnefoy
Deux décennies après, les images sont encore gravées dans nos têtes. Comme si c’était hier. Les attentats du 11-Septembre sont parmi ces drames qui resteront à jamais des marqueurs indélébiles de nos sociétés dites modernes. Malheureusement. Aux Etats-Unis. Ici, chez nous. Ailleurs, dans le monde.
Ce jour-là, on a vécu minute par minute ce qui s’est très vite avéré être un attentat. En direct, par petits écrans interposés, on a vu un avion frapper une tour. Puis un second percuter sa jumelle. Puis des femmes et des hommes se jeter dans le vide. Puis les bâtiments, quelques heures plus tard, s’écrouler comme des châteaux de cartes. Et ensuite, ce nuage de poussière et ces visages aux aspects surréalistes. Comme figés.
Hier, les commémorations en mémoire des milliers de victimes de la barbarie sont venues rappeler qu’un jour de 2001, le monde a basculé dans une nouvelle ère. Celle d’un terrorisme d’un nouveau genre, entre fanatisme religieux, obscurantisme, refus de nos valeurs occidentales. Un rejet de la liberté, tout simplement.
On l’a vu, encore, plus tard, dans plusieurs pays d’Europe. On l’a vérifié, début 2015, avec la tuerie de Charlie Hebdo. Puis en novembre de la même année, toujours à Paris, aux terrasses des cafés et dans une salle de spectacle.
Les cérémonies d’hier étaient importantes. Essentielles. Parce que ceux qui ont vécu ces instants douloureux savent à quel point nos sociétés peuvent être fragiles et qu’il ne faut jamais céder aux menaces du fanatisme. Aussi pour que ceux qui n’étaient pas nés en 2001, voire il y a six ans, puissent comprendre que les images qu’ils voient aujourd’hui de ces tours balayées ne doivent jamais, ni être oubliées, ni être banalisées.