Mini rave party au gros son : une nuit peu paisible à Chaumont 

De nombreux Chaumontais ont vu leur nuit de samedi 19 à dimanche 20 août troublée. Un « boum boum boum » la leur a piétinée. Ce tempo rustique provenait d’un rassemblement de teufeurs. Mais ce sont des bêtes que cette mini rave au maxi bruit a surtout mis à l’épreuve.

« On a vu passer des lampes torches de piétons sur la route de Condes, un camping-car aussi… mais impossible d’évaluer le nombre de teufeurs ». Deux associations voulant organiser une rave party s’étaient installées samedi 19 août à Condes, sur un terrain appartenant à Treix, sans demander l’autorisation. Ses représentants avaient cru le faire, en s’adressant à un exploitant en train de travailler la terre de la parcelle, dont ils avaient cru toujours qu’il était le propriétaire. Prévenu par son homologue de Condes Joël Clément, le maire de Treix s’était retrouvé devant le fait accompli. En concertation avec les gendarmes, Philippe Bertrand avait délivré aux jeunes gens l’autorisation d’occuper le terrain communal « dans un souci d’apaisement ». En outre, s’ils annonçaient 300 autres teufeurs, pour l’heure, ils étaient exactement 35, et l’arrêté d’interdiction de ce type de rassemblement, renouvelé le 16 août, fixait la jauge à 500. Les gendarmes de Chaumont et de Châteauvillain allaient avoir la fête à l’oeil. Si aucun habitant n’est donc aujourd’hui en mesure d’indiquer combien d’amateurs de gros son ont convergé vers le plateau, nombre de Chaumontais s’accordent à dire que, pour leur part, ils ont mis une croix sur leur nuit. La vie en commun exige qu’on accepte des angles de vue différents, du moment qu’on respecte la loi.

« Mes bêtes n’étaient pas à la noce… »

« Les biquettes étaient folles, les chiens sautaient sur le canapé, les chevaux couraient un peu partout… ». Si la fête du son se déroulait en effet à l’écart d’un bon kilomètre des habitations… il en est une, une seule qui était autrement proche… Or, dans cette maison sise à 200 mètres à vol d’oiseau, il y a des animaux qui, pour le coup, ont passé une nuit infernale : « ils n’étaient pas à la noce… ». Rendant de fait leur propriétaire Eric malheureux. « Ce n’était pas forcément la puissance, mais les basses qui tapaient dans les murs ». Sachant que fenêtres et volets étaient bouclés. Le « boum boum boum » a duré jusqu’à 10 h dimanche matin, quoiqu’il n’y ait plus eu qu’une dizaine de teufeurs, têtes collées aux enceintes. Le matin, le plaisir d’Eric est de voir surgir à droite et à gauche chevreuils et sangliers. Eh bien le 20 août, il n’en a pas vu un, et ça lui fend le coeur aussi. Mais il ne lui serait pas venu à l’idée de se fâcher. Tant que cet évènement inattendu n’a pas fait se sauver ses bêtes, il met sa grande contrariété dans sa poche, avec son mouchoir par-dessus. 

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr