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« Mimouss », pilote démonstrateur du Rafale Solo Display

« La musique », ultime répétition avant de se lancer.

Pour les années 2024 et 2025, Jean-Brice Millet est le pilote démonstrateur du Rafale Solo Display. Le capitaine effectuera des vols de 9 à 10 minutes lors d’une trentaine de dates, soit une centaine de démonstrations par an. Pour ce faire, il a créé son « ruban ».

Enfant, il participait aux meetings en tant que spectateur. C’est désormais en tant que protagoniste que Jean-Brice Millet dit « Mimouss » va passer ces deux prochaines années. Le capitaine est le nouveau pilote démonstrateur du Rafale Solo Display : « Je pars pour deux ans, 2024 et 2025. Et après, les deux années suivantes, je serai le coach de mon successeur. C’est toujours comme ça que l’on fonctionne », explique l’intéressé, originaire de l’Ain.

Expérience

Pour en arriver là, le capitaine Millet devait répondre à quelques critères de base : être pilote de Rafale, avoir été chef de patrouille, avoir volé un minimum de 500 heures, être motivé et prêt à répondre au défi physique et mental… Dès lors que ces conditions sont remplies, « la décision finale ne se fait que sur l’aspect humain. Une question de feeling, de relationnel », développe le capitaine Bertrand Butin dit « Bubu », son prédécesseur et actuel coach. Il faut dire que pendant ces deux années, pour reprendre l’expression employée à des moments différents par les deux militaires, « je le verrai plus que ma femme ».

Être pilote démonstrateur du Rafale Solo Display est exigeant. Aussi bien physiquement, que mentalement. « Une démonstration dans les airs de 10 minutes, ça équivaut à faire un marathon à l’allure d’un sprint. Il faut que le corps soit parfaitement préparé pour encaisser tout ça. » Outre le rythme cardiaque, les « g » encaissés avec la force centrifuge sont colossaux.

L’entraînement est digne d’un athlète de haut niveau. « J’ai travaillé avec le coach sportif toute la saison hivernale, depuis septembre. Je fais des séances de sport entre 5 et 6 fois par semaine. Le matin, je démarre par un réveil musculaire. Avant de monter dans l’avion, je fais un petit réchauffement du corps. L’hygiène de vie est aussi super importante », détaille Jean-Brice Millet.

Créativité

Il faut également tenir sur la durée car impossible d’avoir un remplaçant en cas de coup de mou. La période des meetings démarre généralement en mai, jusqu’à octobre, voire novembre, avec une trentaine de dates (lire aussi en page 2). « Tous les week-ends, il y a un évènement. A l’année, cela représente une centaine de démonstrations », chiffre le capitaine Butin. Sans compter les entraînements (une trentaine de vols) qui ont débuté le 8 janvier. De quoi laisser le temps à « Mimouss » de répéter encore un peu. Le capitaine a mis en place son propre numéro. Décollage, boucles, tonneaux, 360°, accélération, descente… « Je suis parti d’une feuille blanche, totalement libre. J’ai dessiné ce que j’aurais voulu voir en tant que spectateur tout simplement. »

Ce mardi 20 février, avant de monter dans le Rafale, le pilote effectue une sorte de danse appelée « musique », qui est en fait la reproduction de ses mouvements aériens. « Je fais deux, trois figures, je m’arrête et on débriefe. » L’entraînement effectué au-dessus de la Base aérienne (son premier vol à 500 pieds plancher) semble prometteur, sous l’oeil attentif de coach Bubu, couplé aux enregistrements vidéo pour repérer les petits détails à améliorer. Encore un peu de travail avant les premiers évènements : « Si je prends du plaisir et que le public en prend également, alors, la démonstration sera réussie », conclut le pilote démonstrateur.

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr

« Bubu », de l’autre côté de la barrière

Pilote démonstrateur en 2022 et 2023, le capitaine Bertrand Butin dit « Bubu » est désormais de l’autre côté de la barrière, étant le coach de Jean-Brice Millet pour les années 2024 et 2025. « J’ai appris énormément sur moi-même durant ces deux années. Sur l’humilité, sur la concentration, sur l’appréhension du public. Mais aussi sur mes émotions, comme la gestion de la fatigue, la manière dont je peux réagir ou quand je peux devenir irritable », raconte le capitaine. Si un meeting à Roanne – là où il a fréquenté son premier aéroclub – reste particulièrement en mémoire, Bertrand Butin garde en tête « l’ambiance lors des meetings, surtout la réaction des enfants qui avaient la flamme dans leurs yeux en voyant le Rafale Solo Display ».

Aujourd’hui, son rôle est d’aider le capitaine Millet à se concentrer pleinement sur sa mission première : pilote démonstrateur. « Je veille à ce que tout se passe bien pour Mimouss, il faut qu’il puisse être dans sa bulle. Je m’occupe de la partie relationnelle avec les organisateurs, l’état-major. Je gère également les équipes techniques. » A peine plus reposant que dans le cockpit.

Le Rafale Solo Display, VIP des meetings aériens

« L’ambassadeur de l’Armée de l’air et de l’espace. » Voila comment le Ministère des Armées qualifie le Rafale Solo Display (RSD), depuis sa création en 2009. Ce n’est pas un hasard, donc, si l’avion est très régulièrement présent – et actif – aux meetings aériens et autres salons internationaux, pour montrer sa pleine capacité et représenter la France.

C’est là tout l’enjeu pour le capitaine Jean-Brice Millet dit « Mimouss » (lire aussi en page 8), le pilote démonstrateur pour ces deux prochaines années. « Historiquement, y compris dans les autres pays du monde, tous les pilotes de chasse ont un call name (surnom). C’est pour des raisons de confidentialité d’une part, et pour être reconnu facilement à la radio », explique Bertrand Butin dit « Bubu », son prédécesseur.

Équipe

Ce dernier est aujourd’hui le coach du capitaine Millet, comme le veut le schéma appliqué historiquement : « On sait que l’on part pour une double période de deux ans. » Soit une visibilité sur quatre ans, chose peu courante dans l’Armée. Mais le pilote et le coach ne sont pas les seuls membres de l’équipe de démonstration du RSD. Un pool de 45 techniciens, tous issus des différents escadrons de la Base aérienne 113 – là où est stationné le Rafale Solo Display – jouent aussi leur partition. « Ils ont un rôle précieux sur l’aspect mécanique, mais aussi logistique et administratif lors des meetings », précise le capitaine Butin. Entre six et huit sont nécessaires par show. N’oublions pas de citer la présence d’un coach sportif et d’une membre de la cellule communication.

Des shows, il en existe trois types en fonction des conditions météorologiques. Quand il fait plein soleil, c’est « high show », quand il y a des éclaircies, c’est « low show », quand le ciel est nuageux, c’est « flat show ». La différence se fait au niveau de la hauteur plancher ; respectivement 3 500, 1 500 et 800 pieds. « Les sensations sont très différentes en fonction du temps, de la pression et de l’unité de l’air. On le voit à l’entraînement par exemple ; en conditions normales sous le soleil à Solenzara en avril, on a l’impression de plus se traîner que sous la grisaille, par 0°C, l’hiver, à Saint-Dizier », analyse Jean-Brice Millet.

Alors que l’entraînement a débuté le 8 janvier, la saison des meetings débutera en mai pour une trentaine de dates, déterminées par l’état-major, soit une centaine de démonstrations. D’ici là, le Rafale Solo Display sera coloré comme il se doit, alors que l’Armée de l’air et de l’espace fête ses 90 ans cette année. Et si le planning n’est pas encore définitif, il y aura peu d’évènements en France, y compris pendant les Jeux olympiques où les équipes seront sollicitées. Au moins, on peut le voir et l’entendre presque tous les jours à Saint-Dizier.

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