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Mille jours de crise. L’histoire d’un gâchis

Alors que les Etats généraux de l’alimentation ont débuté, Sunlait, l’Association des Organisations de Producteurs de lait livrant Savencia, ex-Bongrain, explique, dans le détail, dans quel état la filière “lait” se trouve. Il est question des limites du marché du lait, de la réaction de la filière, de la répartition de la valeur et de la responsabilité des acteurs.

Les producteurs laitiers français sont en crise depuis de nombreux mois voire des années. Le cap des 1 000 jours est même passé et est dans tous les esprits. Depuis quelques semaines, ils sont revenus sur le devant de la scène avec quelques manifestations pour une revalorisation du prix du lait dont celle devant Cora, à Saint-Dizier. L’ouverture des Etats généraux de l’alimentation incite également à se poser des questions. Que se passe-t-il vraiment dans cette filière ? Pourquoi les éleveurs français n’en finissent plus de survivre plutôt que de vivre de leur métier ?
A partir de mi-2015, à la sortie des quotas laitiers dans l’Union Européenne, une conjonction de circonstances (surproduction, embargo russe, baisse de la consommation chinoise…) a entraîné la chute des cotations mondiales de produits laitiers. Naturellement, elle s’est répercutée sur le prix payé aux producteurs, l’amenant bien en dessous du prix de revient.

Les producteurs de Savencia, ex-Bongrain, regroupés sous l’étiquette Sunlait, rappellent ce qui leur était répété : « il faut s’habituer. La fin de la gestion administrée des volumes a laissé place à l’économie libérale. L’offre et la demande ne seront pas toujours équilibrées. La volatilité des prix est une réalité. Il faut passer le cap, faire le dos rond au creux de la vague, attendre patiemment le rééquilibrage du marché ».
A partir de mi-2016, face à une baisse de la production mondiale et européenne en particulier, les cours remontent en effet. Au premier semestre 2017, si les cotations de la poudre de lait restent contenues par les stocks d’intervention de l’UE, les cotations du beurre s’envolent vers des sommets. Là encore, il est demandé aux éleveurs laitiers de patienter : « attendre la résorption des stocks de poudre, attendre d’avoir passé le pic de collecte printanier, attendre que la mécanique de détermination du prix à la française répercute enfin les hausses de prix à la production ».

Mi-juin, près d’un an après la remontée des cours de la matière grasse, les éleveurs devraient, normalement voir le bout du tunnel.
Pour Sunlait dont, pour la Haute-Marne, l’organisation de producteurs de lait Bongrain Gérard qui regroupe une centaine de producteurs, ce déroulé est « une histoire franco-française, celle de l’œuf, la poule et les pigeons.

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