Miko et ses crèmes glacées lâchées par Unilever
La rupture a été annoncée, mardi 19 mars, par Unilever : le géant mondial va se séparer de sa division glaces, dont Miko fait partie depuis 1994. Les Carte d’Or, Cornetto ou Magnum, fabriqués à Saint-Dizier, pourraient ainsi intégrer un nouveau géant de la crème glacée.
Les syndicats s’inquiétaient depuis quelques mois d’un certain « désengagement » de la maison-mère. L’explication est tombée mardi 19 mars : le géant Unilever a fait part, par communiqué, de sa volonté de se séparer de sa division crèmes glacées, à laquelle appartient Miko depuis 1994. Dès octobre 2023, la multinationale expliquait vouloir « faire moins de choses, mais mieux ». La branche glaces en est la première victime.
« Une scission (…) est la voie de séparation la plus probable »
Malgré un chiffre d’affaires de 7,9 milliards de dollars en 2023 (13 % du chiffre d’affaires total du groupe), la croissance de 2,3 % a été jugée insuffisante par Unilever. D’autant plus que dans le même temps, les volumes de production ont baissé de 6 %, « reflétant l’impact de la baisse des ventes dans les canaux de distribution à domicile. L’inflation est restée élevée et les marques de distributeurs ont gagné des parts. »
« Mieux exploiter le potentiel de croissance futur »
Au sein du groupe Unilever, l’activité glace présente « des caractéristiques distinctes par rapport aux autres activités opérationnelles », explique le communiqué, évoquant « une chaîne d’approvisionnement et de points de vente adaptés aux produits surgelés », « un paysage de distribution différent » et « une plus grande saisonnalité ». Le conseil d’administration se dit convaincu que la séparation de la division glace du reste du groupe est la meilleure option pour « mieux exploiter le potentiel de croissance futur » de cette activité, « en tant qu’activité autonome ».
Miko dans un nouveau géant du secteur ?
Le divorce est donc prononcé. Reste à savoir qui aura la garde des marques concernées, notamment celles fabriquées par l’usine Cogesal-Miko de Saint-Dizier : Magnum, Carte d’Or ou Cornetto, mais aussi Ben & Jerry’s, un autre mastodonte du secteur. « Une scission (…) est la voie de séparation la plus probable », mais « d’autres options seront envisagées afin de maximiser les rendements pour les actionnaires », précise Unilever, qui n’envisage pas d’achever cette séparation avant fin 2025. Miko pourrait alors intégrer un nouveau géant du secteur, puisque Unilever fabrique actuellement cinq des dix marques les plus vendues dans le monde.
7 500 postes menacés dans le monde
Mais Unilever ne se contente pas d’abandonner Miko et ses autres crèmes glacées, au nom de la rentabilité. La société annonce également un vaste plan d’économie de 800 millions d’euros sur trois ans, qui pourrait se traduire par la suppression de 7 500 postes dans le monde, majoritairement dans le domaine administratif.
P.-J. P.