Michelin majoritaire chez 3A (Nogent)
Coup de théâtre à Nogent (52) : Michelin a acquis 60 % de 3A ; à court terme, cela permettra à l’entreprise haut-marnaise de suivre la croissance du secteur de la fabrication additive. (JHM du 9 décembre 2015).
Le Géant Michelin a pris une participation à hauteur de 60 % dans 3A, la startup nogentaise spécialisée dans la fabrication additive par fusion de poudres de métal à l’aide d’un faisceau d’électrons.
Ce “rapprochement” a eu lieu formellement à la mi-octobre. Une augmentation du capital a suivi, d’un montant de 1,5 M€.
Ce coup de théâtre dans le paysage économique haut-marnais est le fruit d’un cheminement logique. En France, Michelin est en pointe dans la fabrication additive ; son parc machines en technologie laser passe pour le plus important de France. Michelin utilise la fabrication additive pour réaliser les moules de ses pneus les plus performants.
C’est dans le dessein de devenir un acteur majeur de l’impression 3D métal que l’équipementier a créé Fives Michelin Additive Solutions. La prise de participation dans 3A est une brique supplémentaire dans ce pertinent projet. L’histoire des relations entre le géant de Clermont et le petit nogentais toujours installé dans la pépinière du Pôle technologique de Nogent est plus longue qu’il n’y paraît. Aux débuts de 3A, en 2011, Michelin passait déjà pour le premier client potentiel de la société du visionnaire Philippe Vannerot. Un partenariat technique s’était installé au fil du temps.
Cette prise de participation majoritaire s’inscrit dans un contexte logique, fondé sur une certitude industrielle dont s’empare seulement la Haute-Marne : la fabrication additive est une révolution vouée à un avenir dont on peine à estimer les limites. La croissance de ce secteur qu’utiliseront l’aéronautique, le médical et tant d’autres va passer par d’énormes investissements dans un marché éminemment capitalistique. 3A, en génial défricheur, n’avait pas les reins assez solides pour se développer seul, malgré un carnet de commandes qui va croissant.
Aujourd’hui, Philippe Vannerot demeure président de la société. Il en est aussi le directeur technique pour trois ans. 3A devrait rester pour un ou deux ans dans l’enceinte qui l’a vue naître : celle du Pôle technologique qui a si bien rempli son office. L’entreprise compte désormais une dizaine de salariés. Des investissements – une nouvelle machine – seront lancés dans les tout prochains jours, assurément avant la fin de l’année. Il va falloir pousser les murs.
L’arrivée, voilà quelques mois, de Jean-Michel D’Hondt à immédiate proximité de Philippe Vannerot, avec le statut très souple de ressource externe internalisée a vraisemblablement précipité cette évolution industrielle ambitieuse : il a participé à la structuration de 3A ainsi qu’à la recherche de partenaires. 3A est désormais dans le grand bain. Reste à savoir si ces nouvelles ambitions resteront nogento-compatibles. Marle, à deux pas, a montré la voie.