Michel Prost : « Moi, je fais réviser ma moto… tous les ans » (c’est dire si le contrôle technique…)

Adhérent des Motards en colère, Michel Prost dénonce un contrôle technique motivé par la manne financière que les 3,9 millions de motards français représentent.

« Le président de la République avait acté qu’il n’y avait pas besoin de contrôle technique pour les motos ». Or, enrage Michel Prost, adhérent des Motards en colère, qui roule lui-même 10 000 km par an, c’est suite à la saisie du Conseil d’État par trois associations « qui se disent écolo’ » que l’arrêté a finalement été publié. Il les cite : « Respire », « Ras-Le- Scoot », et « Paris sans voiture ». Pour chacune, il pointe ou bien un manque de représentativité, ou bien des interconnexions fâcheuses, ou bien un manque de transparence.

« Mauvaise foi »

« Les motards français sont 3,9 millions, et le gouvernement peut espérer 100 M € de recettes par an », ironise Michel Prost. Qui conteste les chiffres d’un rapport qui justifierait sa décision. « Le document indique que 8% des accidents sont dus à l’état des engins. Nous, motards, on se fonde sur le calcul des assureurs, et il est de 0,3% ». Bref, « on exagère les statistiques, c’est le processus habituel de la mauvaise foi ». À laquelle les motards répliquent qu’il vaudrait mieux « entretenir les routes, en rebouchant les nids de poule par exemple ».

« Contrôle… visuel ? »

« À moto, il est impossible de rouler avec des pneus lisses, ni avec un engin qui pétarade », peste Michel. Et puis, « on ignore quelle forme va prendre ce contrôle technique ». Son coût déjà est annoncé approximativement, relève-t-il. « Les 50 €, ce n’est pas officiel ». Le motard en colère le dit tout net : « c’est de la grivèlerie ». Il veut bien qu’on lui explique aussi à quoi correspond « un contrôle « visuel » (des disques, tambours et plaquettes de freins, NDLR) ». Sans compter qu’il n’est pas prêt du tout à « laisser toucher (sa) moto par quelqu’un qui n’aurait pas le permis ». Hors de question également pour le motard que les employés des centres de contrôle technique « passent de la voiture à la moto » comme qui rigole. Enfin, pour appliquer cet arrêté, « quels centres seront disposés à investir dans du matériel spécifique ? ». Au total, il dénonce un arrêté motivé par « une question d’argent ».

Avant de conclure : « je fais réviser ma BMW 1150 RT chaque année. Il n’y a pas besoin d’un contrôle technique au bout de 3 ou 5 ans ».

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr