Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Meurtre de la rue Loucheur : 18 ans de réclusion pour Sofian Abdul Kadir

Cour d’assises. En raison d’une incontestable altération du discernement, Sofian Abdul Kadir encourait 20 ans de réclusion criminelle. L’avocat général avait requis quinze ans. L’auteur du meurtre commis à Chaumont, le 7 juillet 2020, a finalement été condamné à 18 ans de réclusion criminelle.

La cour d’assises de la Haute-Marne confirme sa réputation au terme de cette session printanière. Six ans de réclusion requis, la semaine dernière, à l’encontre d’un accusé souffrant d’une déficience mentale accusé de viol incestueux. Verdict ? Treize ans de réclusion (notre édition du dimanche 8 mai).

Quinze ans requis, cette semaine, à l’encontre d’un réfugié au discernement altéré accusé de meurtre (nos éditions des 10, 11 et 12 mai). Verdict ? Dix-huit ans de réclusion. Chaumont figure sur la liste noire des avocats de la défense.

Quatre jours durant, magistrats et jurés ont été plongés dans l’horreur d’un bain de sang, de ces 43 coups de couteau venus terrasser, le 7 juillet 2020, à Chaumont, un réfugié afghan arrivé en France depuis cinq mois, dans l’horreur, aussi, au second plan, du parcours d’un accusé exposé à l’innommable au cours d’une piètre et traumatique existence.

Pointée par expert psychiatre, accusation et avocat de la défense, une altération du discernement de l’accusé aura été retenue par la cour. Une altération du discernement entraînant une diminution d’un tiers de la peine maximale. Sofian Abdul Kadir encourait ainsi 20 ans de réclusion criminelle.

Interdiction de territoire

Placé en détention provisoire depuis 22 mois, Sofian Abdul Kadir restera enfermé. Et ensuite ? Madame l’avocat général D’Anzi avait appelé magistrats et jurés à prononcer une interdiction définitive de territoire de l’accusé ou, en cas de décision contraire, un suivi socio-judiciaire au long cours comprenant une nécessaire injonction de soins. Un accompagnement médical, favorisé par l’existence d’un traitement « efficace » des trouble liés à un stress post-traumatique, avait été privilégié par Me Tribolet au nom de l’accusé.

Profondément marquées par le drame survenu en juillet 2020, cinq travailleuses sociales avaient, enfin, appelées, d’une seule voix, à ne pas expulser Sofian Abdul Kadir vers son pays d’origine au terme de sa période de détention. « Le renvoyer chez lui, ce serait la pleine de mort, je suis contre », aura notamment lancé une des parties civiles, en raison des risques encourus par l’accusé en cas de retour en Somalie.

Dans l’attente depuis trois ans, au moment des faits, du traitement de sa demande d’asile, Sofian Abdul Kadir a rapidement pris connaissance d’une réponse défavorable après son placement en détention provisoire. A cette décision administrative s’ajoute désormais une interdiction définitive de paraître sur le territoire français. Sofian Abdul Kadir, aujourd’hui âgé de 29 ans, sera donc appelé à quitter le territoire national à sa sortie de détention. Le début d’un nouvel exil.

T. Bo.

Sur le même sujet...

Reconnu coupable d’agression sexuelle, il écope de 36 mois de prison dont 12 mois avec sursis
Abonné
Langres
Reconnu coupable d’agression sexuelle, il écope de 36 mois de prison dont 12 mois avec sursis
Cour d'assises Tribunal correctionnel

Un homme de 38 ans a comparu détenu mardi 23 avril devant le tribunal judiciaire de Chaumont, pour agression sexuelle sur sa compagne dont il était une nième fois séparé(...)

Gifles à son épouse, avant de la poursuivre : « j'étais dans un tourbillon »
Abonné
Chaumont
Gifles à son épouse, avant de la poursuivre : « j’étais dans un tourbillon »
Cour d'assises Tribunal correctionnel

Un quadragénaire a comparu devant le tribunal correctionnel pour violences conjugales, lundi 22 avril. Fini, le verbe, sa colère explosive s’était notamment traduite par des gifles à son épouse, le(...)

Violences aggravées sur sa mère : « je ne me croyais pas capable de faire ça »
Abonné
Valcourt
Violences aggravées sur sa mère : « je ne me croyais pas capable de faire ça »
Cour d'assises Tribunal correctionnel

Une fille à laquelle des faits de violences aggravées sur sa mère sont reprochés. En récidive. À qui la justice a proposé un encadrement pour se libérer d’addictions délétères. À(...)