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Méthaniseur : l’un des porteurs du projet s’exprime

« La réunion publique n’est pas qu’à l’initiative du commissaire enquêteur », explique Guillaume Loir, directeur du développement chez Nature Energy.

Le projet de méthaniseur à Chamarandes-Choignes ne fait pas l’unanimité. Des interrogations ont été mises en lumière par les habitants. Directeur du développement chez Nature Energy France, Guillaume Loir a accepté de répondre aux questions.

Depuis plusieurs semaines, le projet de méthaniseur à Chamarandes-Choignes fait parler. Guillaume Loir, directeur du développement chez Nature Energy France, a accepté de répondre aux questions. Le manque de communication a été épinglé par les contestataires. 

« La réunion publique à Chamarandes-Choignes n’est pas qu’à l’initiative du commissaire enquêteur. C’est bien le porteur de projet qui l’a proposée. Nous avons essayé d’échanger avec le plus grand nombre de personnes. On ne s’est jamais caché. Nous avons travaillé avec les services instructeurs pour que notre projet réponde aux exigences locales. On entend que la population veut donner son avis. C’est l’objet d’une enquête publique. Si nous ne voulions pas faire une réunion, nous ne l’aurions pas faite ».

Guillaume Loir dément la perte de valeur immobilière des habitations se trouvant à vol d’oiseau d’un méthaniseur. « Selon une étude de Quelia réalisée en Seine-et-Marne, il y a pas ou peu d’impact. Il faut arrêter de faire peur en permanence. »

La taille du méthaniseur pose question pour certains habitants. « Le collectif parle d’un projet XXL. Au niveau européen, c’est un petit méthaniseur. Plus les installations sont grandes, mieux c’est en termes d’efficacité et de sûreté. Il nous a été remonté que les habitants avaient peur qu’on utilise énormément de financement public. Plus c’est grand, moins l’Etat vous rémunère pour une production de gaz. »  Le volet routier préoccupe. « Sur la route reliant Chamarandes-Choignes à Chaumont, 2 700 000 véhicules par an circulent déjà. On fait une étude sur l’impact routier. Quand vous sortez du site de méthanisation et que vous partez à gauche ou à droite, vous diluez le trafic de 50% ».

Lors de la réunion du 27 mars, quatre zones, où ce trafic supplémentaire allait poser problème, ont été identifiées. « Pour les zones à risque, nous pouvons entamer un travail avec les services de l’Etat. Mais toute activité économique engrange du trafic. Les détracteurs parlent de 12 000 camions passant dans les 142 communes. C’est du délire. Certaines communes ne verront peut-être qu’un camion dans l’année. »

Un bilan carbone contesté

Le bilan carbone du projet a également été remis en question par les contestataires. « Si on parle décarbonation, on parle de 25 000 tonnes d’équivalent CO2 évitées chaque année. Certains remettent en cause ce bilan carbone. Il a été calculé par un outil gouvernemental et par un consultant indépendant. Il inclut absolument tout : construction de l’usine, le champ, fonctionnement de l’usine, le transport de la biomasse en amont du digesteur et stockage. Le service instructeur de la préfecture vérifie ces chiffres. Un porteur de projet ne fait pas ce qu’il veut. »

La crainte de dérives industrielles et la disparition des terres agricoles font partie des arguments avancés. « Nous avons l’obligation d’avoir une traçabilité absolue : quelles plantes avez-vous produites, sur quelles parcelles ou encore dans quelles conditions. Cela repose sur un auditeur extérieur et certifié. Il n’est pas question de mettre du maïs dans nos digesteurs. Ce n’est pas notre modèle. Il est hors de question de prendre sur des surfaces qui peuvent être labourées et cultivées. »

Le responsable de développement de Nature Energy rappelle que le site est une installation classée en autorisation qui nécessite une étude de bruit en amont. « Les études de modélisation de bruit et la mission régionale d’autorité environnementale ont montré que nous n’avions pas d’impact sur les populations en terme de bruit. Concernant les odeurs, cela se maîtrise. Nous avons l’obligation de ne pas impacter l’environnement direct. On parle de fuite de gaz. C’est du chiffre d’affaire en moins. Pour les éviter, on s’appuie sur les meilleurs technologies et sur les directives machines qui garantissent la sécurité du personnel et de l’environnement. On va réaliser des thermographies infrarouges ».

Guillaume Loir conclut : « Concernant les risques d’explosion, je suis plus à l’aise sur une usine Nature Energy que lorsque je prends ma voiture. Le risque sur la route est supérieur à ce qu’on peut avoir dans une usine de ce type. L’instrumentation mise en place dans nos usines est relativement importante ». 

C.G

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