Météo : avec un air doux comme jamais, le plateau de Langres… manque à sa réputation
Jamais mois d’octobre n’avait connu des températures si douces en France, et la cité des remparts, d’ordinaire citée pour être, à l’instar d’Aurillac, notablement saisie par le froid, a manqué à sa réputation. Le plateau de Langres a déserté les éditos météo. Prise de température dans ses rues.
Peut-on tout savourer ? Les températures souvent au-dessus de 20°C à Langres pendant ce mois d’octobre – et jusqu’au bout – nous conduisent en terrasse, désapés, cœur léger, nous sommes enclins à constater que l’été n’est pas terminé. Avec cette douceur, c’est tout le quotidien qui cède à la décontraction. Il y a du relâchement dans l’air. Ce n’est pas bon signe pour tout le monde, question de tempérament. Si l’on convient qu’en short et tee-shirt, on voit la vie autrement ; si l’on réalise que retarder l’allumage de la chaudière au moment où les prix de l’énergie flambent, c’est heureux ; si, au total, on ne se sent pas autorisé à se plaindre… eh bien on se tracasse tout de même. Déjà parce qu’on a en tête que le mieux est l’ennemi du bien. En clair, il ne faut pas exagérer, à la fin, cette météo d’octobre 2022 en fait trop. Parce qu’il n’y a pas à dire, le thermomètre a beau grimper, le calendrier continue d’avancer. Et si l’on veut bien y penser sérieusement deux secondes, c’est tout simplement Noël qui est menacé. À Langres, la représentation de Noël est incompatible avec celle de la plage. Cette affaire commence à manquer de tenue, la plaisanterie a assez duré. Le foie gras va perdre en pouvoir d’attraction -ce qui tomberait pourtant assez bien au regard du rythme d’abattage des volailles dans le vivier du Sud-Ouest. Et comment penser bûche quand c’est de glace dont on a envie. Le monde est cul par-dessus tête. Et nous, Langrois, nous retrouvons comme des esquimaux sans banquise. Perdus, complètement perdus. Le mal est profond, on a le sentiment que c’est finalement notre honneur qui est en train de fondre.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
Gisèle, Fayl-Billot. « Je n’ai jamais connu un mois d’octobre aussi doux, et j’ai quatre vingts ans, c’est dire que ce sont des températures rares… Pour la suite, ça m’inquiète car j’ai beaucoup souffert de la chaleur l’été dernier. J’ai donc peur que la canicule se répète l’été prochain. C’est aussi préoccupant pour l’environnement : il n’y a qu’à voir les lacs, complètement à sec. Or, l’eau, c’est important et on l’a peut-être un peu trop gaspillée… »
Françoise, Corgirnon. « C’est plaisant de venir à Langres par ce beau temps… mais ces températures sont tout de même conjointement inquiétantes. Un Noël au balcon, ça ne me plairait pas de trop. Ce n’est pas l’idée que j’ai de Noël. Alors, certes, on n’a encore pas mis le chauffage et ça, c’est bien dans le contexte économique actuel. D’autant que je suis équipée d’un poêle à pellets… dont le prix a triplé par rapport à l’an dernier »
Eric, Langres. « Ces températures, c’est incroyable ! J’avais encore des guêpes… le 26 octobre ! L’avantage évidemment, c’est de ne pas avoir à allumer le chauffage : le soir, on se contente de casser l’air. Noël au balcon, ça ne me plairait pas du tout : Noël, c’est Noël, l’hiver, c’est l’hiver, j’aime la succession des saisons. Mais pour l’heure, je suis en bermuda et tee-shirt et je profite ! »
Gilles, Langres. « Avec ces températures douces, on a de quoi bavarder… et on cherche des problèmes où il n’y en a pas. Aujourd’hui, tout est catastrophe. Il pleut ? Ce n’est pas bien. Il fait beau ? Ce n’est pas bien non plus. C’est un grand classique : la météo, c’est le premier des sujets dont on parle. Moi aussi, je préfère avoir des saisons marquées. Mais ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on n’a pas de neige à Noël ! Maintenant, on fait un monde de tout, l’information est négative. »