Métallurgie : la CGT dénonce les conséquences de la nouvelle convention collective
La CGT appelle à un rassemblement devant le tribunal de Chaumont le 18 janvier pour soutenir les délégués du personnel d’une entreprise assignés par leur direction. Le malaise porte sur la nouvelle convention collective de la métallurgie applicable à compter du 1er janvier 2024.
A la différence de la CFDT, de la CGE-CGC et de FO, la CGT n’a pas approuvé la nouvelle convention collective (nationale) de la métallurgie, qui entre en vigueur le 1er janvier 2024. Mercredi 20 décembre 2023, des délégués d4entreprises haut-marnaises* concernées se sont réunis à Chaumont dans les locaux de l’union départementale CGT pour évoquer de nouvelles dispositions qui suscitent la colère. « Cette convention entraîne une nouvelle classification des salariés qui ne prend pas en compte les diplômes, les compétences et les savoir-faire, considérant que tous les salariés font plus ou moins les mêmes choses », résume Manuel Porcar, secrétaire de l’union locale CGT de Saint-Dizier et salarié lui-même d’une fonderie. « Cela a un impact important sur les feuilles de paie, de même que la suppression ou la modification de primes, et cela crée un fort mécontentement », ajoute le militant bragard.
« Payer le moins possible »
La colère porte surtout sur le contenu des fiches de poste qui, rappelle Vincent David, secrétaire départemental, « décrivent le travail effectif du salarié ». Et Manuel Porcar de préciser : « Ce sont les patrons qui effectuent le classement des emplois, alors ils sont tentés de les classer le plus bas possible pour payer le moins possible les salariés. » Autre motif de colère : dans nombre d’entreprises, ces fiches n’ont été communiquées au personnel qu’en décembre 2023, pour une application dans quelques jours. Un peu juste pour être examinées et contestées par les salariés.
Au tribunal
A Chaumont, des délégués du personnel ont d’ores et déjà mis les pieds dans le plat : ceux de la société Viant, fabricant de matériel médico-chirurgical. « Nous avons fait appel à un cabinet conseil pour réaliser une expertise indépendante qui peut mettre en avant le préjudice subi par les salariés », explique Remy Montot, délégué. Conséquence : « Nous avons été assignés au tribunal par la direction. » Voilà pourquoi l’UD CGT et l’Union des syndicats des travailleurs de la métallurgie, animée à l’échelle du Grand Est par Amar Laadra, appellent à un rassemblement le 18 janvier. « Cette convention collective est la première issue des ordonnances Macron de 2017, il va y avoir des remous partout, et dès janvier », prévient Manuel Porcar.
L. F.
Les entreprises représentées lors de la réunion : Yanmar (Saint-Dizier), Fonderies de Brousseval, GHM Sommevoire, Ferry-Capitain (Vecqueville), Forges de Froncles, Forges de Bologne, Viant (Chaumont), Nogent 3 étoiles, Velux (Bourbonne-les-Bains).