Message (preque reçu) L’édito de Patrice Chabanet
La première fois n’avait pas été la bonne. Trop de Français avaient privilégié le soleil du printemps au principe de précaution. La deuxième intervention d’Emmanuel Macron, plus musclée, semble avoir provoqué un déclic salutaire. Les rues se sont vidées et la circulation s’est considérablement réduite. Prise de conscience tardive qui ne tient pas seulement compte des injonctions gouvernementales, mais aussi de l’avancée du Covid-19. Le Grand Est a le privilège, si l’on ose dire, de détenir des records. En Haute-Marne, les premiers décès ont été comptabilisés. C’est, crûment dit, la mort à nos trousses. Au rythme actuel, chaque famille connaîtra un contaminé en son sein ou quelqu’un qui connaît un contaminé et ainsi de suite, sachant que les formes les plus graves demeurent très minoritaires en valeur relative. Mais 1% sur 5000 cas graves est beaucoup plus spectaculaire que sur 80.
On ne saura qu’à la fin de cette « guerre » si les mesures étaient adaptées au développement de la pandémie. Il sera temps de recueillir les retours d’expérience. Certains, démangés par le prurit politicien ne veulent pas attendre. Agnès Buzyn, ci-devant ministre de la Santé, dit sans sourire qu’elle savait. Que n’a-t-elle rien dit ? Son silence – elle est aussi médecin de formation – peut passer pour de la non-assistance à personnes en danger (les 67 millions de Français). Aurait-elle eu cette contrition si elle avait gardé toutes ses chances pour la mairie de Paris ? On peut en douter…Elle a surtout donné du grain à moudre à l’extrême droite et l’extrême gauche, par l’odeur du scandale alléchées. L’urgence n’est pas aux réglements de comptes, ni au buzz, mais au combat contre le coronavirus. Le reste n’est que vile polémique. Que certains se taisent et soutiennent ceux qui sont au front, à commencer par le corps médical.