Message de Mme la préfète à la communauté éducative de la Haute-Marne
14 mai 2020 est chez nous notre rentrée de printemps. Quelles que soient les circonstances, c’est le printemps et cette saison est de nature à nous inspirer un sentiment de renouveau et de confiance.
Je salue avec toute ma fraternité et mon respect nos enseignants et l’ensemble des personnels de l’Education nationale et des collectivités territoriales qui depuis, deux mois, 7 jours sur 7, à titre volontaire, accueillent les élèves dont les parents participent en première ligne à la gestion de la crise sanitaire, des centaines d’agents publics qui placent notre département au niveau, voire au-delà, des départements les plus grands de la région. Je remercie également ceux qui, depuis 15 jours, préparent, sous l’impulsion exemplaire de notre Directrice académique des services de l’Education nationale, Christelle Gautherot, cette réouverture de nos écoles. Je salue également l’engagement de nos maires et de nos présidents d’intercommunalité qui ont eu le courage de s’engager dans cette étape cruciale de la sortie de crise, et qui ont permis, par un engagement résolu, que plus de 40% de nos écoles ouvrent ce 14 mai (85% seront ouvertes le 18 mai).
Vous représentez ce que la France a de plus prometteur.
Vous tous, quelles que soient vos métiers et vos fonctions, êtes les Monsieur Germain des enfants de notre République. Vous êtes les premiers garants de notre valeur fondatrice, si complexe et si française, d’égalité. Albert Camus, après avoir reçu le prix Nobel de Litterature, avait écrit à son instituteur : «Quand j’ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé ». Il ajoutait «vos efforts, votre travail et et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève». Il terminait par « Je vous embrasse de toutes mes forces». Monsieur Germain lui a répondu, en entamant par «Mon cher petit» et toute sa lettre mérite d’être lue.
Plus récemment, dans «Je suis», dont le vers final est «Je suis, la France», Big Flo et Oli ont honoré celle qui, confiante, regarde sa classe et «leur tendra la main jusqu’à ce que la réussite leur ouvre les bras».
C’est dire la communion intime, indépassable, que la France et son école entretiennent. Aucun autre pays ne connaît cela, et avec autant de force.
La fermeture de nos établissements scolaires, il y a deux mois, a été un bouleversement individuel et collectif, probablement plus que nulle part ailleurs dans le monde. Leur réouverture, plus que toute autre reprise d’activité socio-économique, est un symbole de renaissance.
Enfants, parents d’élèves, soyez sûrs que nous tous, élus de la Nation, fonctionnaires d’Etat et des collectivités territoriales, avons fait tout ce qui était dans notre pouvoir d’agir, dans notre énergie et dans notre morale républicaine, pour que cette rentrée de printemps se déroule dans les meilleures conditions de protection sanitaire ainsi que d’excellence pédagogique et de qualité d’accompagnement périscolaire. Tout a été fait pour que ce soit dans l’enceinte scolaire que les enfants soient le plus à l’abri et à même de retrouver les conditions optimales leur permettant de d’apprendre, de progresser et de s’ouvrir au monde.
Vous tous, personnels du service public concourant à l’éducation de nos enfants, dans tous vos métiers, vous incarnez l’essentiel de notre pays : l’accès au savoir et à l’apprentissage des comportements sociaux. Cette crise sera surmontée. Les jeunes générations en seront les acteurs essentiel. Elles sont ce que nous avons de plus précieux et c’est la raison pour laquelle, depuis des semaines et pour les mois à venir, à l’horizon de la rentrée de septembre, nous construirons résolument leur avenir. Notre avenir.
Merci.
Elodie DEGIOVANNI