Mérovak, de Paris à Langres
LES MURS ONT LA PAROLE. Retrouvons aujourd’hui notre série consacrée à Gabriel Robuchon, dit Mérovak. Nous avons quitté l’artiste passionné de cathédrale en 1898, alors qu’il venait de se faire chasser de Notre-Dame de Paris. Rappelez-vous, il avait élu domicile dans la tour nord ! Voyons comment son chemin de vie le mena jusqu’à Langres…
Chassé de Notre Dame, on retrouve Mérovak en Belgique et ailleurs, où il donne des conférences d’art. En 1900, lors de l’Exposition universelle, il est nommé carillonneur du Palais de l’industrie, le rêve pour un passionné de musique, d’orgue et d’églises ! Mérovak est bien connu dans le quartier latin où son apparence ne passe pas inaperçue. Bel homme, il porte le costume avec noblement, un « échappé du moyen âge »…
« Je date du règne de Louis XI, et j’ai très bien connu Jeanne d’Arc », raconte t-il. Mérovak quitte ensuite Paris. Professeur libre, il va d’étape en étape, anime pour les enfants des causeries et des projections accompagnées d’auditions phonographiques, des “géographies sonores”. Un enseignement original de l’histoire, des sciences et des arts. Il part à la rencontre des cathédrales de Reims, Rouen, Strasbourg… et Metz où il rencontre sa femme, Eléonore.
Même lors du cortège nuptial, il ne quitte pas ses dessins de cathédrales. Gargouilles, ogives, clochers… Sous son crayon naissent des cathédrales de rêve et des cités médiévales imaginaires. Lors de sa captivité en Allemagne, en 1915, il imagine et dessine son œuvre majeure, “la Cathédrale des morts”, un monument ossuaire où reposeront les victimes de la guerre. Un drame familial suivra avec le décès de sa femme. Il confie alors ses enfants à leur grand-mère, à Metz et s’établit à Langres… La suite dimanche prochain !
De notre correspondante Angélique Roze