« Merci au Covid de m’avoir fait quitter l’hôpital ! »
S’il en est une qui n’attendait pas spécialement cette journée du 15 mai 2023, c’est bien Karine Porrini. L’aide-soignante a quitté le domaine de la santé il y à bientôt deux ans, l’été 2021, après avoir démissionné sitôt l’obligation vaccinale des soignants actée. « J’ai tenu neuf mois avant de dire « trop, c’est trop », je voulais avoir mon libre arbitre sur ma santé. »
« Le rendement, les horaires de merde… »
Depuis 2007, elle travaillait à l’hôpital de Bar-le-Duc (qui appartient au même Groupement hospitalier de territoire que Saint-Dizier) dans différents services. Elle ne pensait pas que sa vocation se transformerait ainsi. « Au départ, quand tu fais ce métier, c’est pour sauver des gens. Tu penses humanité, etc. Mais il n’y a rien de tout ça dans l’hôpital. C’est le rendement, les horaires de merde, le salaire de merde et au final, une vie de merde. »
A cette image peu glorieuse, la vaccination a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « Je suis née dans un pays libre et cette obligation était une atteinte à ma liberté et à mon corps. C’était contre ma volonté. » Karine Porrini ne veut pas entendre parler du terme « antivax » : « Je suis à jour de mes vaccins, ce n’est pas la question, là il s’agit d’un truc qui n’a pas d’AMM (autorisation de mise sur le marché), quelque chose d’expérimental qu’on a administré à des gens qui n’en avaient pas besoin ! Il faut dix ans pour faire un vaccin ! » Des arguments, l’ancienne aide soignante en a d’autres, meurtrie aussi de ne pas avoir été suivie par d’autres collègues.
La vie n’a pas été facile tous les jours pour Karine Porrini qui a vécu avec 122 jours de carence uniquement. Désormais, l’ex-soignante, qui n’a « aucun regret – je dis merci au Covid de m’avoir fait quitté ce milieu ! », souhaite trouver un nouveau but professionnel, un nouveau métier qui « me fasse vibrer ».
N. F.