Grand Slam de Paris : Mélanie Clément tient enfin sa médaille !
Après des années à tourner autour de la médaille, la Marnavalaise Mélanie Clément a pris le bronze, hier, au Paris grand slam. Un sacré ouf de soulagement pour la Haut-Marnaise et une grosse prise de confiance avant les Jeux.
Elle l’a fait ! Hier, la Marnavalaise Mélanie Clément est montée pour la première fois sur le podium du Paris grand slam en -48 kg. Après la déception de la demi-finale contre la jeune Japonaise Koga, la protégée de Lucie Décosse, à l’INSEP, et de Francis Clerget, dans son club, a dominé l’Espagnole Martinez Abelenda, avec un ippon net et sans bavure. L’Ibère lui avait souri deux fois auparavant.
Si, l’an passé, après sa défaite surprise contre sa compatriote Vaugarny, Mélanie Clément pleurait de dépit, cette fois, les larmes de joie n’ont pas tardé à couler. Une récompense bien méritée, avec un détachement de l’Education nationale depuis plus de deux ans, et des heures et des heures passées sur et en dehors des tatamis.
« J’y suis allée avec les crocs »
Sur le podium, le visage de Mélanie avait radicalement changé, avec un grand sourire, après toutes ces galères en terre parisienne. « C’était dur après la demi-finale parce que j’avais la solution. Je commets une grosse erreur. Je me fais contrer. Plus précisément, je ressors de mon attaque, et à ce niveau-là, cela ne pardonne pas. Mais cela finit sur une médaille. Cela va me servir de leçon et cela va me donner des axes de travail sur la suite. Je ne me suis pas posée de question sur ce combat pour la troisième place. J’avais envie de ne pas calculer et surtout de ne pas me faire surprendre comme l’an passé. J’y suis allée avec les crocs et cela a payé. Une médaille à la maison, cela compte », résume la Nord Haut-Marnaise, auteure de plusieurs grosses performances (troisième du Masters, cinquième aux Mondiaux, et plusieurs podiums en Grands prix en 2019).
« Depuis décembre, tout me sourit. Je suis contente car cela fait des mois que l’on fait des heures supplémentaires avec Lucie (Décosse) et cela porte ses fruits. C’est de bon augure pour la suite », poursuit la tête de série N°2 de la compétition.
Et pourtant, lors de ses trois premiers combats, contre des adversaires à sa portée (la Turque Beder, Lin de Taïpei et l’Israélienne Rishony), les succès ont été acquis sans panache, avec des succès sur pénalités contre des adversaires qui la craignent et prennent par conséquent peu de risques. « Rien ne sortait de mon judo. Je n’avais pas de sensation. J’étais tendue. J’étais bien sur les mains, mais mes attaques ne partaient pas. C’est super de marquer sur le dernier match », poursuit la médaillée de bronze, très encouragée par les Haut-Marnais venus en bus, sa famille et tout Paris-Bercy qui l’a poussée.
« Il y a eu des années où cela n’a pas souri du tout, la grosse déception de l’an dernier, et là, je repars avec la médaille. On commence à penser aux Jeux, mais ce n’est pas l’objectif premier. Il reste encore des mois de travail », enchaîne la Marnavalaise, assaillie par les demandes d’autographes, et qui a fait le choix de rester en province. « Je continue à monter les paliers depuis 2012. La Ville et l’Agglomération m’ont permis de rester à Saint-Dizier. Je les remercie beaucoup. Je pense aussi à Francis Clerget qui a toujours compté dans mon parcours. Cela montre que le travail paie et c’est aussi une récompense pour lui. » Ce dernier était tout à sa joie.
« Mélanie a franchi des paliers »
« C’est le soulagement qui prime, car Mélanie courait après cette médaille à Paris depuis longtemps. C’est énorme. Il n’y a eu que deux judokas français médaillés aujourd’hui (hier). Cela va la mettre en confiance pour la suite. Personne ne peut la rattraper au niveau français. Elle ne fera sans doute pas Düsseldorf dans deux semaines, elle ira aux stages à Paris et en Allemagne. Je l’ai trouvée hésitante au début. Sur la Japonaise, il y avait la place, mais elle n’y va pas franchement. Ce n’est pas la grande Japonaise. C’est la championne du monde juniors qui ira sans doute sur Paris 2024. Mélanie a franchi des paliers, à l’image du ippon sur une technique debout, sur une Espagnole qui peut être opportuniste. C’est aussi bien pour les jeunes judokas de Haute-Marne qui l’ont encouragée. Merci aussi à Lucie (Décosse) qui n’a jamais lâché Mélanie », explique le coach, qui a donné de la voix.
Il lui en faudra encore aujourd’hui pour encourager son fils, Axel, double médaillé mondial, engagé en moins de 90 kg, et le pousser à aller chercher une deuxième médaille 100 % haut-marnaise.
Nicolas Chapon