Mécaniciens et carrossiers, même galère !
Autres secteurs en tension, les métiers de la mécanique et les carrossiers. Des métiers où la main-d’œuvre qualifiée devient de plus en plus difficile à trouver et pourtant les emplois ne manquent pas en Haute-Marne.
A regarder le site de Pôle emploi, plus de 140 annonces apparaissent sous le seul mot de mécanicien en cumulant les villes de Saint-Dizier, Chaumont et Langres. Des annonces qui couvrent tous types de contrats de l’intérim à l’apprentissage en passant par des CDI à temps plein. Un secteur qui recrute mais qui peine pourtant.
« Cela faisait dix mois que je cherchais un mécanicien qualifié. J’ai fini par trouver après la publication d’un article paru dans les colonnes de jhm quotidien. Mais, là encore, la loi ne me permet pas de lui faire un contrat de plus de 18 heures », explique Laurent Jacob, gérant de l’entreprise Laurent Motoculture.
Cette société qui a commencé, il y a dix ans à Peigney, a vite fait ses preuves dans le domaine de la vente et la réparation d’outils pour le jardin. A telle enseigne que Laurent Jacob et son épouse ont dû chercher un local plus grand, qu’ils ont investi il y a un an sur la zone des Tuileries à Langres. « J’ai des clients qui viennent de loin et ils attendent la qualité des services qu’on leur vend. J’ai presque doublé mon chiffre d’affaires, mais le travail s’accumule et l’attente des clients augmente. Ce n’est pas sérieux. J’en étais arrivé à un point où j’étais obligé de refuser des clients si je voulais garder la réputation de sérieux que j’ai mis dix ans à construire », déplore le gérant. Une situation qui est donc en passe de se résoudre, mais Laurent Jacob sait qu’il n’est pas sorti d’affaire tout de même. « Je vais devoir créer un emploi supplémentaire dans les mois qui viennent et vu les difficultés à embaucher le premier, je me dis que je vais repartir pour un nouveau casse-tête. »
« Il faut que l’on fasse connaître nos métiers »
Même constat chez Speedy, à Chaumont. « Nous manquons de mécaniciens, c’est certain. Surtout la main-d’œuvre qualifiée. Nous allons avoir un pic d’activités avec l’approche des vacances. Les clients vont faire vérifier et changer tout ce qui est pneus, climatisation, les révisions pour partir tranquille et on va passer une période chaude. Ensuite cela se calmera un peu », explique-t-on chez ce garagiste. Il n’est d’ailleurs pas le seul dans cette situation qui complique la gestion des clients. Une des pistes pour ces professionnels serait de voir se développer davantage les passerelles entre les lieux de formations et les entreprises.
Un point de vue que partage Alexandra Boulangier, co-gérante de la carrosserie Boulangier à Villegusien-le-Lac. « Nous recherchons un carrossier, mais cela devient très dur. A Chaumont, ils en forment six, c’est très peu. Je suis allée à une réunion dans un établissement à Gray où il y a un lycée des métiers de l’automobile pour présenter notre entreprise, parce qu’ici je ne trouve personne. »
Une solution qu’Alexandra Boulangier double avec des stages découverte, proposés par la Chambre de métiers, notamment avec le collège des Franchises. « Il faut que l’on fasse connaître nos métiers car les filières manuelles ne sont toujours pas bien valorisées au sein de l’Education nationale. »
Patricia Charmelot