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Mauvais show – L’édito de Christophe Bonnefoy

Une campagne présidentielle, c’est du sérieux. Mais paradoxalement tellement sérieux, que certains sont prêts à sombrer dans le ridicule pour emporter le jackpot. Si l’élection du 3 novembre aux Etats-Unis est peut-être l’une de celles qui aura le plus de conséquences sur le devenir de la planète, on ne peut pourtant pas dire que le fond et la forme soient dignes des enjeux. Ni nationaux, ni internationaux.

On peut d’ailleurs être étonné que la toute-puissance américaine se soit transformée en une espèce de fébrilité générale qui nous emmène plus dans le mauvais jeu d’acteurs et le mensonge que dans la confrontation d’idées sérieuses et cohérentes.
C’est quasiment surréaliste. On en est ainsi à observer deux candidats presque délirants, au sens premier du terme. Principalement le Président sortant, évidemment. Entre Covid traitée à coup de remède expérimental – on frôle la sorcellerie -, les mises en scène de mauvais goût et, finalement, un second débat annulé pour on ne sait trop quelle raison – on devine pourtant bien qu’il y a, derrière, de savants calculs électoraux -, ces dernières semaines de campagne frisent le ridicule.
Le grand show, tel que l’Amérique nous en offre d’habitude dans l’ultime ligne droite d’une élection, est bien terne. Plus grave, le débat est creux. Reste à savoir comment les Américains auront accueilli les joutes entre le Républicain et le Démocrate. Les partisans de Trump  voteront pour leur poulain, c’est sûr. Ceux de Biden savent tout autant où iront leurs suffrages. En revanche, la grande inconnue reste le choix que feront les indécis. Rien ne dit, même si les sondages semblent indiquer le contraire, qu’ils ne se laisseront pas encore une fois charmer par un Trump très en forme. Façon de parler. On a encore pu le constater hier soir sur le balcon de la Maison-Blanche devant quelques milliers de partisans.

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