Mauresmo : « Il faut une ou deux joueuses dans les dix »
Amélie Mauresmo, consultante pour Eurosport, qui est aussi capitaine de Fed cup, analyse le parcours plutôt moyen des Françaises depuis quelques années. Analyse sans concession de l’ex-N°1 mondiale aux deux Grand chelems, qui ne s’est jamais imposée sur l’ocre parisien.
Comment avez-vous trouvé les Françaises lors de cette première semaine ?
Amélie Mauresmo : «Sur le plan global, j’ai forcément envie qu’elles passent ces troisièmes tours, voire mieux. Dans l’optique d’aller soulever le trophée avec elles, ou au moins d’être en position de le faire, il faut bien évidemment une ou deux joueuses dans les dix meilleures. Et ces joueuses-là sont forcément habituées à aller loin en Grand Chelem. C’est aussi le cas chez les garçons avec la coupe Davis.»
Plus précisément, comment analysez-vous le fait qu’aucune Française ne soit à la fois dans le top 10 et en deuxième semaine en Grand Chelem ?
A. M. : «Les cas sont différents. Alizé Cornet est maintenant au niveau où elle peut prétendre gagner ce genre de match. Elle a montré, pendant un set, un set et demi, un visage très positif. Son niveau était très bon, sans sur- jouer. Elle doit maintenant avoir cette constance pour passer le cap et gagner ces rencontres. Et elle en est totalement consciente. Sur l’attitude, elle sait aussi qu’elle a encore des failles mais qu’elle évolue. Après une période en dents de scie, avec des bles- sures, Virginie (Razzano) revient bien. Kristina (Mladenovic) a progressé très vite. Elle doit digérer tout ça. Je pense qu’il va fal- loir qu’elle s’étoffe un peu physiquement. Mais les armes, elle les a pour gagner ce type de match. Pour Marion (Bartoli), au vu des résultats qu’elle avait enregistrés avant Roland-Garros et de ses pépins de santé, c’était difficile d’aller très loin. Ce qui est toujours bluffant et incroyable chez elle, c’est sa volonté, son courage, sa capacité à ne jamais s’avouer vaincue. Le gazon sera forcément plus compatible avec son jeu.»
Quel est votre rôle ici auprès des filles ?
A. M. : «Il n’y a pas d’interférence avec leur cellule, mais s’il y a des questions et des besoins, elles savent que je suis là. Je les soutiens aussi pendant leurs matches, comme tout le staff de l’équipe de France. A titre plus personnel, je continue d’apprendre à les découvrir, à les connaître d’une autre manière… Quand elles sont sur le court, je vois aussi leurs réactions, j’observe leur style de jeu encore plus précisément, leurs séquences favorites… Je suis dans cette recherche-là».
Propos recueillis par N. C.