Mathieu, c’est fou !
Hier, après plus de cinq heures de match, le Français Paul-Henri Mathieu a réussi à faire flancher l’Américain John Isner sur le score incroyable de 18-16 dans le dernier set. Certainement le moment le plus marquant de la journée.
Avec John Isner, quand il affronte un Français, on sait quand les matches commencent mais pas quand ils vont se terminer. Après l’historique rencontre à Wimbledon, face à Nicolas Mahut et une victoire 70-68 en 11 h 05′, l’Américain a remis le couvert, hier, face à Paul-Henri Mathieu. A la différence près que, cette fois, le Français a gagné !
La septième balle de match a été la bonne, le N°10 mondial adressant un ultime coup droit dans le couloir. “Paulo”, le regard dans le vide, avoue à chaud «avoir encore du mal à se rendre compte» de ce qu’il vient de réa- liser. «J’ai puisé au plus pro- fond de moi-même pour remporter ce match.» Car en face de lui, il avait beau avoir un joueur au physique de basketteur ou de volleyeur, John Isner n’en reste pas moins un redoutable joueur de tennis. Certes, il a tenu grâce à ses services (41 aces !), mais il a montré qu’il n’était pas maladroit du tout ni en revers, ni en coup droit.
Hier, qui plus est à Roland-Garros, “PHM” a réussi là où les Français avaient échoué en coupe Davis, à savoir battre le géant américain. «On joue au tennis pour vivre des moments comme celui-là», déclare heureux, mais vidé, le Français, qui devra vite récupérer. Retourner pendant 5 h 41′ des services à plus de 200 km/h laisse forcément des traces.
C’est “bueno” pour Tsonga
Jo-Wilfried Tsonga, lui, a passé beaucoup moins de temps sur le court, hier. Une heure exactement. Le résumé de sa rencontre face à l’Allemand Cedrick-Marcel Stebe, c’est : une bonne nuit et ça repart ! Mercredi, alors que la rencontre avait été interrompue à un set partout, 1-1 dans le troisième à cause de la pluie, le Français n’en menait pas large. Et puis la pluie a sauvé le Français, de retour hier, sous le soleil cette fois. Après une nuit «qui lui a porté conseil», Jo-Wilfried Tsonga a déroulé, ne laissant que deux petits jeux à l’Allemand. «Je savais que j’avais été trop attentiste après mon premier set et que si j’arrivais à être dans le terrain, je parviendrais forcément à prendre l’ascendant. Voilà !» Aussitôt dit, aussi- tôt fait. C’est “bueno” pour “Jo” qui pouvait entamer la fameuse danse des pouces.
Un Paire et casse
En revanche, l’aventure est terminée pour Benoît Paire. Face au N°6 mondial, l’Espagnol David Ferrer, le Français a été battu en trois sets. La faute à ses nombreuses fautes directes, que ce soit en revers où en coup droit. Lors du premier set, alors qu’il avait breaké l’Espagnol, le Français a encaissé cinq jeux de suite et mis dix revers dehors (6-3) ! La sanction a été la même au set suivant, mais cette fois par la faute de neuf coups droits hors limites (6-3). Avec deux manches de retard, le chemin était trop long, qui plus est devant un marathonien des courts en terre battue… «Je n’ai pas réussi à mettre mon jeu en place», a reconnu le Français. «J’étais émoussé physiquement et mentalement. Le match de Ramos a laissé beau- coup de traces. Je suis arrivé sur le court avec des contractures et des courbatures partout.»
Gasquet prend son temps
Richard Gasquet, lui, est entré sur le Suzanne-Lenglen en connaissant parfaitement son adversaire du jour, le Roumain Grigor Dimitrov. Et pour cause, il s’entraîne avec lui depuis le début de l’année. Cela explique en partie pourquoi le Français a eu autant de mal à trouver la faille. Contrairement à son adversaire, le Biarrot ne parvenait pas à lâcher ses coups, notamment en revers, ce qu’il avait pourtant parfaitement réussi à faire au tour précédent. Richard Gasquet n’a pas craqué pour autant. Il a tout simplement pris son temps. Cela n’a pas été le cas des tenants du titres. Li Na a étrillé la Française Stéphanie Foretz en deux petits sets (6-0, 6-2) et Rafael Nadal a fait de même contre le joueur ouzbèque Denis Istomin (6-2, 6-2, 6-0).
Aujourd’hui, il sera sans doute bien difficile de revivre un match aussi intense que celui de Paul-Henri Mathieu, mais Nicolas Mahut va essayer, contre le Suisse Roger Federer. Chiche ?
Yves Tainturier