Maternité de Chaumont : inciter les mères à arrêter de fumer
Dans le cadre du mois sans tabac, l’association nationale de prévention en alcoologie et addictologie a organisé une après-midi de sensibilisation à la maternité le 22 octobre.
Dans une semaine, à partir du 1er novembre, commencera la cinquième édition du mois sans tabac. Initié par l’agence Santé publique France, l’événement est également porté par le ministère des Solidarités et de la santé ainsi que l’assurance Maladie. Des acteurs locaux tels que l’association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) de la Haute-Marne se font également le relais de ce défi collectif national. Cette dernière s’est rendue à la maternité de Chaumont vendredi 22 octobre. L’objectif : amener une réflexion sur la consommation de tabac et sensibiliser à ses dangers.
Une psychologue et une infirmière de l’ANPAA étaient présentes pour échanger avec de futures mamans, mais pas que. « On cible les femmes enceintes tout en sachant qu’il n’y a pas qu’elles qui viennent ici », indique la psychologue Pauline Canin. La nicotine, la fumée mais aussi le stress sont nocifs pour le fœtus. C’est pourquoi l’association propose un suivi personnalisé. Arrêt ou réduction du nombre de cigarettes, tout est envisageable. L’association attire aussi l’attention sur le futur tabagisme passif de l’enfant. « Nous ne sommes pas dans le jugement et notre objectif n’est pas de culpabiliser », soutient Pauline Canin.
Substituts nicotiniques
L’association dispose également d’un testeur de monoxyde de carbone pour mesurer le degré de tabagisme du fumeur puis adapter ses propositions à chaque cas. L’ANPAA propose des rendez-vous avec des travailleurs sociaux, des infirmières, des psychologues ou encore des éducateurs pour accompagner à l’arrêt ou la réduction d’une drogue. Gratuité et confidentialité sont les mots d’ordre. La structure tient plusieurs points d’accueils et permanences dans la Haute-Marne.
Sur son stand, l’ANPAA présente différents substituts nicotiniques : pastille, spray, patch et inhaleur. Ces dispositifs contiennent uniquement de la nicotine, dont les conséquences sur la santé restent faibles et concernent majoritairement l’augmentation du rythme cardiaque. Ainsi, ils enlèvent près de 7 000 composés chimiques, dont au moins 70 cancérigènes. Excepté l’inhaleur, ils sont tous remboursés sur prescription.
Multiplier ses chances par cinq
Depuis 2015, les infirmières peuvent les prescrire. Le désert médical ne peut donc pas servir d’excuse ! L’infirmière Laura Lemoine conseille d’ailleurs de ne pas acheter de substitut sans les conseils d’un professionnel. « En fonction de la dépendance, s’il s’agit d’un arrêt ou d’une réduction, les dosages ne sont pas les mêmes », explique-t-elle.
L’ANPAA travaille en partenariat avec l’hôpital sur tous les types d’addiction, qu’elles soient comportementales, comme les jeux d’argent, ou avec produits, tabac, alcool, etc. Chaque mois, une réunion entre des membres de l’association, une sage-femme et une infirmière permettent d’identifier les patientes nécessitant une aide ou un suivi sur une dépendance. En ne fumant pas pendant un mois, les chances d’un arrêt définitif sont multipliées par cinq.
Julia Guinamard – j.guinamard@jhm.fr