Mascia : « Le CVB, ma deuxième maison »
Préparateur physique du Chaumont VB 52 Haute-Marne de 2016 à 2019, avec notamment le titre de champion de France à la clé, l’Italien Stefano Mascia est revenu dans le club cévébiste cet été, dans un environnement qu’il connnaît bien et qu’il apprécie particulièrement.
Le Journal de la Haute-Marne : Pourquoi avez-vous choisi de revenir à Chaumont ?
Stefano Mascia (préparateur physique du CVB 52) : « Ça a d’abord été une décision familiale, afin de me rapprocher de ma femme qui est partie travailler à Milan. Puis un choix évidemment professionnel, avec le retour dans un club qui, aujourd’hui, est certainement le mieux structuré de France. L’arrivée à Palestra, avec tout ce que cela impliquait de commodités dans la préparation physique de l’équipe, dont cette salle de musculation sur place dont j’avais élaboré le projet avant de partir, était également une source de motivation, tout comme le fait de renouer avec la coupe d’Europe. Et puis, cela reste également un choix du cœur, en retrouvant un staff et des dirigeants que je connais bien et avec lesquels j’ai adoré travailler lors de mon premier passage ici. »
JHM : Les deux dernières années à Vandœuvre-lès-Nancy en Ligue A féminine, puis à Poitiers ont-elles servi votre expérience ?
S. M. : « Absolument ! Ne serait-ce que par mon rôle qui s’est enrichi par des tâches que je n’avais pas l’habitude d’effectuer. Au sein de staffs techniques moins étoffés, mon rôle devenait forcément plus dense au quotidien, avec des travaux sur les statistiques, un quotidien avec les équipes pas uniquement axés sur la préparation physique… J’ai appris des entraîneurs que j’ai côtoyés. »
JHM : Aviez-vous des approches différentes chez les féminines et chez les masculins ?
S. M. : « Légèrement, avec un travail physique et foncier adapté au jeu féminin qui est un peu plus lent. Mais dans l’approche générale, cela reste des équipes de joueurs et joueuses professionnels, avec un objectif unique : gagner des matches et être performants au quotidien. »
JHM : A Poitiers, comment abordiez-vous les rencontres face au CVB 52 ?
S. M. : « C’était forcément un rendez-vous un peu particulier. Pour moi, après l’Italie, Chaumont a toujours été ma deuxième maison. Mais pour autant, cela n’influait évidemment rien dans mon implication à préparer l’équipe pour laquellle je travaillais, afin que celle-ci gagne son match. Seuls les maillots et les couleurs que je portais était prioritaires. J’ai connu également ces sensations avec la sélection tchèque cet été à l’Euro et notre match face à l’Italie »
« Déjà les caractéristiques d’une équipe solide ! »
JHM : Comment jugez-vous le groupe chaumontais de cette saison ?
S. M. : « Je retrouve un effectif tel que Silvano (Prandi, l’entraîneur) sait les construire : très homogène, équilibré, avec de la concurrence à tous les postes. Un groupe de haut niveau où les séances quotidiennes sont toujours intéressantes de par la densité de ce collectif. Pour moi, la victoire en Supercoupe symbolise déjà les caractéristiques d’une équipe solide : malgré un jeu qui n’était pas encore au point, la victoire a été remportée. »
JHM : Etait-ce compliqué pour vous de préparer un collectif suffisamment armé pour ce premier match de la saison et ce premier trophée ?
S. M. : « C’est vrai que d’habitude, les premiers rendez-vous de la saison ne sont pas forcément prioritaires. Ils sont un peu le prolongement des rencontres de préparation, pour poursuivre la mise en place du collectif, même si, comme tout le monde, on veut gagner tous les matches. Cette fois, sans Miguel (Gutierrez) et l’arrivée récente de Jesus (Herrera) à Chaumont, il y avait un titre à aller chercher et la performance devenait forcément prioritaire. On a travaillé pour dès la reprise, même sans Silvano (à l’Euro avec la sélection bulgare), mais en conservant ses méthodes que l’on connaît très bien. On savait ce qu’il attendait de nous et de l’équipe. »
JHM : Dans cette saison chargée, avec trois compétitions à disputer, votre travail prend-il de l’importance ?
S. M. : « Il se complique en effet un peu, mais on ne peut pas se plaindre d’évoluer dans un grand club. Silvano n’est pas un entraîneur qui voudra faire l’impasse sur une compétition. Nous n’aurons jamais d’autres objectifs que la victoire. Or la tâche risque de devenir plus difficile lorsque l’équipe devra jouer tous les trois jours. Mon rôle sera alors de trouver le juste équilibre entre la charge de travail et la récupération, d’être à l’écoute des joueurs, mais également du staff et notamment de “Rado” (Spasov le kiné). Ce sera un vrai travail d’équipe. »
JHM : Aujourd’hui, de nombreux clubs de LIgue A possè-dent déjà une infirmerie bien remplie. Comment l’expliquez-vous ?
S. M. : « Ce n’est pas une situation nouvelle, notamment après les années “olympiques”. En plus, cette saison, les internationaux ont eu un été très chargé pour certains, avec l’enchaînement de la Ligue mondiale, des Jeux, et des championnats continentaux. Les possibilités de blessures augmentent et il faut compter un peu sur la chance pour garder un effectif complet. Chaumont a déjà connu ces blessures de début de saison lors de mon premier passage ici, avec Jonas Aguenier ou Nathan Wounembaina par exemple. C’est inhérent à la compétition de haut niveau. »
Propos recueillis par Laurent Génin