Marvyn Sayag, du ballon au sifflet
Depuis la saison dernière, Marvyn Sayag, licencié au Chaumont VB 52 Haute-Marne, a obtenu son diplôme d’arbitre “panel B”. L’ex-joueur cévébiste a mis de côté le terrain pour le dominer désormais de la chaise d’arbitre, et dirige les matches des équipes professionnelles.
Plus qu’une passion, c’est une vocation ! L’histoire entre Marvyn Sayag et l’arbitrage a commencé vraiment très tôt. Lorsqu’il débute le volley-ball à 12 ans, dans la section spécialisée du collège de Châteauvillain, le jeune Chaumontais est, comme tous les élèves, également invité à prendre le sifflet pour gérer différentes rencontres scolaires. « C’est un passage obligé pour appréhender le jeu sous toutes ses facettes. »
Licencié au Chaumont VB 52 Haute-Marne, le jeune homme poursuit logiquement sa progression dans les deux voies : le joueur et l’arbitre sont même une aubaine pour le club cévébiste, qui profite allègrement des deux pour monter en puissance. La structure a besoin de représentants en arbitrage, tandis que le joueur d’un bon niveau grimpe les catégories d’âge pour arriver jusqu’en Nationale 3 avec la réserve dont il est un pion essentiel.
Marvyn est partout à la fois, mais doit, au fil de ses différents et brillants parcours au sein du volley, faire un choix. Il doit se spécialiser s’il veut grimper au sommet et vivre sa passion à fond. L’évidence s’impose à lui : ce sera l’arbitrage ! « Je connaissais mes limites en tant que joueur et savais que si je voulais atteindre le plus haut niveau, ce serait en passant par l’arbitrage. »
Très vite chez les “pros”
Depuis plusieurs années déjà, le Chaumontais a cumulé les stages de formation, les expériences sur le terrain. Il goûte même déjà au niveau professionnel dès l’âge légal requis par les réglements fédéraux (18 ans), en maniant le drapeau de juge de ligne sur les matches du CVB 52. « C’est la meilleure des formations ! On côtoie le haut niveau, on peut assister aux “débriefs” de match des arbitres principaux. Et puis exercer à Jean-Masson reste une manière également de se forger un caractère. »
L’ancien “chaudron” chaumontais reste, en effet, l’une des salles mythiques pour la plupart des arbitres, « avec les drapeaux des supporters qui nous chatouillent les oreilles sur la chaise et cet engouement incroyable. Qui n’a pas arbitré à Jean-Masson manque vraiment quelque chose », aimaient à répéter les membres de l’arbitrage. Aujourd’hui, Marvyn Sayag a rejoint le giron professionnel. Depuis deux saisons maintenant, il a validé son “panel B” qui lui permet d’exercer désormais en tant que premier ou deuxième arbitre en Ligue B masculine ou Ligue A féminine.
« J’ai vécu ma première expérience en tant que “premier” en “pro” en ce début de saison lors d’un match des féminines de Vandœuvre-lès-Nancy face à France Avenirs. Le stress était un peu présent au coup d’envoi, mais très vite, le jeu nous fait oublier tout cela. »
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Un arbitrage qui a beaucoup évolué depuis quelques années désormais. « Le casque qui nous permet de communiquer avec notre binôme est une vrai “plus value”. Ça nous permet d’échanger rapidement, de nous rassurer sur une décision litigieuse. Le “challenge vidéo” est également un outil très appréciable, même s’il pourrait encore être amélioré. »
Des aides précieuses pour les arbitres, même si Marvyn Sayag l’assure : « On n’est pas des machines, des doutes peuvent survenir sur certaines décisions, mais nous devons conserver notre ligne de conduite durant un match, et surtout ne jamais effectuer de “compensations” : c’est la pire des choses à faire ! »
Le Chaumontais rêve désormais de franchir un nouveau palier. Pour cela, il devra quitter le CVB 52 la saison prochaine. « Si je veux passer en “panel A” et arbitrer en première division, je n’ai pas le droit d’être licencié dans un club de la Marmara Spikeligue. Je vais donc chercher un nouveau foyer d’accueil pour poursuivre ma progression. »
Et pourquoi pas retrouver un jour Marvyn Sayag sur la chaise de Palestra pour diriger un match de Chaumont ? « Il faudrait pour cela que je sois licencié dans un club extérieur à la région Grand Est, mais j’aimerais un jour vivre cette expérience. Ce serait un peu une manière de boucler la boucle. »
Laurent Génin