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Martin, 16 ans, Haut-Marnais : premières "grande manif’"… et garde-à-vue

Martin, 16 ans, Haut-Marnais : premières « grande manif’ »… et garde-à-vue

Martin, 16 ans, Haut-Marnais : premières "grande manif’"… et garde-à-vue

À 16 ans, Martin travaille déjà dans le GAEC familial de polyculture-élevage, à Louze. Mercredi 31 janvier, il est dans le cortège de neuf tracteurs qui atteignent les premiers Rungis. Où conducteurs et passagers sont aussitôt interpellés, cap sur une garde-à-vue.

« J’ai rejoint des copains de Haute-Saône mardi dans la soirée ». À 16 ans, si Martin, agriculteur, qui assure ne pas être syndiqué, a « quelques petites manifs » derrière lui, jamais il n’a participé à un mouvement de protestation d’ « une telle ampleur ». Les copains constituent un cortège de neuf tracteurs à Crisenoy (Seine-et-Marne). « Arrivés au péage de Lieusaint (Seine-et-Marne), six véhicules de police nous escortent ». La « bande des neuf » bien accompagnée entend gagner Rungis. C’est chose faite mercredi 31 janvier : « on est devant l’entrée du marché à 9 h 40 ».

Martin, 16 ans, agriculteur haut-marnais de Louze : premières "grande manif'"… garde-à-vue
Martin assure que le cortège des neuf tracteurs duquel il était est arrivé le premier de tous au marché de Rungis (DR).

Martin souligne fièrement qu’ils sont « les premiers tracteurs » à atteindre l’objectif des agriculteurs protestataires. Maintenant, la « bande des neuf » veut « y vérifier la marchandise ». Le projet tourne court, à la vitesse de l’éclair.

« Ça ne leur a pas plu que nos tracteurs arrivent à Rungis »

Photo souvenir pour les premiers agriculteurs à avoir atteint Rungis en tracteur
Photo souvenir pour les premiers agriculteurs à avoir atteint Rungis en tracteur (DR).

« On discute avec les CRS… ». Qui demandent à tous les conducteurs et passagers de « se mettre sur le côté ». Les quinze manifestants se retrouvent derrière des véhicules des forces de sécurité… puis sont priés d’y monter. « À 10 h 51, on est tous interpellés ». Motif ? « Entrave à la libre circulation sur la voie publique ». Pour sa part, Martin est convaincu qu’en démontrant que les agriculteurs pouvaient atteindre Rungis avec leurs tracteurs, « ça ne leur a pas plu ».

Martin, 16 ans, agriculteur haut-marnais : premières "grande manif'"… et garde-à-vue
La « bande des nuf tracteurs » à Rungis avec les forces de sécurité (DR).

Dans le même temps, le jeune Haut-Marnais assure que « les policiers ne veulent pas (les) emmener ». Pourtant, une fois les papiers d’identité et les téléphones mobiles confisqués, c’est garde-à-vue pour tout le monde « dans des commissariats différents ». Décidément, tout est nouveau pour Martin…

« Au moins 40 voitures de police pour neuf tracteurs »

« On a tous été bien traités ». Les auditions durent un petit quart d’heure. « Appartenez-vous à un syndicat ? Savez-vous qu’il est interdit de… ? ». Rien de traumatisant, Martin le certifie. On lui offre un café, des camarades lui raconteront qu’ « ils se promenaient dans le commissariat ». Pendant que la « bande des neuf » est sur la touche, « le président de la Coordination rurale de la Haute-Saône fait rassembler les tracteurs sur un parking à 500 mètres du marché ». À 19 h, les quinze manifestants sortent libres de garde-à-vue. Ils remontent sur les tracteurs à 22 h. « On est tous allés manger au restaurant, puis dormir à l’hôtel ». Et maintenant, que fait-on ? On reste ou bien on rentre à la maison ? « On se le demande plusieurs fois ». Les neuf tracteurs stationnés sont « très surveillés ». Jeudi 1er février, Martin va chercher un pantalon dans sa cabine. « J’avais déjà trois policiers autour de moi… ». Le cortège des neuf tracteurs redémarre, « escorté d’au moins 40 véhicules de police ».

« Au lieu de nous écouter, on nous met au trou »

« Si l’on faisait d’autres bêtises, c’était re-garde-à-vue ». Aussi, Martin et ses copains veulent rejoindre le blocage de l’A5. Sauf que ce sont des agriculteurs de la FNSEA qui l’occupent, et pas question de se mélanger. Il reste cette fois une seule option : regagner la maison. Des véhicules de police continuent d’escorter les neuf tracteurs qui progressent en file indienne, « dix voitures jusqu’à Provins ». À Troyes, il y en a encore une à les accompagner. De retour au GAEC haut-marnais de Louze, Martin, 16 ans, débriefe. « Je retiens qu’on vient manifester contre les taxes et les normes et, qu’au lieu de nous écouter, on nous met au trou ». Les annonces du Premier ministres Gabriel Attal ? « Elles ne nous satisfont pas ».

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

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