Marne : plus de brochets pour recréer un écosystème
NATURE. La Gaule marnavalaise a obtenu l’accord de la préfecture pour son projet au Bas-de-Braux, à Ancerville-Güe. Le but est de favoriser la reproduction des brochets pour recréer plus globalement un écosystème dans la Marne.
« Reconstruire ce que nous avons détruit. » Les mots sont forts, mais moins que la motivation de Jérémy Robelet pour mener à bien ce projet. Depuis un an et demi, le secrétaire de l’Association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques (AAPPMA) la Gaule marnavalaise est pleinement investi dans une mission : favoriser la reproduction des brochets. Et force est de constater que sur la zone couverte par l’association de pêche (de Marnaval à Roches-sur-Marne) : « Il n’existe aucune zone de reproduction naturelle sur le parcours », constate ce passionné.
Ce qui était bien différent il y a 30, 40 ans, chose que Jérémy a pu constater en discutant avec des voisins ou des pêcheurs plus âgés. Les conséquences essentiellement de la disparition des prairies inondées avec le lac du Der.
Le projet
Pour ce faire, la Gaule marnavalaise a émis l’idée de créer une zone de reproduction naturelle que l’on appelle frayère. Une proposition de Jérémy Robelet, inspirée de ce qui se fait dans les Ardennes où « les libellules, les araignées d’eau, les nénuphars sont présents en nombre », et les eaux plus poissonneuses.
D’environ 1 000 m², cette frayère contiendra cinq bras avec des dénivelés différents, comme l’ont suggéré les services techniques de la Ville de Saint-Dizier, pour optimiser la biodiversité. Autour, seront aménagés deux bassins artificiels pour la reproduction naturelle assistée des brochets. Cette espèce est intéressante sur plusieurs points, comme l’explique le secrétaire de l’AAPPMA : « Elle choisit des poissons malades, ce qui évite la propagation de maladies dans l’eau. C’est aussi une espèce cannibale, capable de se réguler elle-même lorsqu’elle est trop nombreuse ».
A terme, ces aménagements permettront de recréer le cycle de l’azote. Le passionné de pêche schématise comment il s’organise : « Qui dit plus de brochets dit plus de déchets organiques, qui par leurs bactéries formeront plus d’ammoniac, plus de nitrite, plus de nitrate, pour faire pousser plus de végétaux, plus d’insectes, plus d’oiseaux, plus de planctons… » Bref, tout un écosystème.
Soutien unanime
Un argument qui a fait mouche selon le secrétaire de la Gaule marnavalaise. « La Ville de Saint-Dizier et notamment M. Raimbault (Franck, adjoint à l’Environnement) ont été très sensibles. Le projet a été bien reçu aussi des associations et acteurs en lien avec le développement durable aussi. » Quant au diagnostic réalisé conjointement par la Ligue de protection des oiseaux et l’Office français de la biodiversité, il n’a révélé aucun obstacle.
Illustration de cet engouement, la municipalité bragarde a donné son feu vert pour que le projet se fasse au Bas-de-Braux ; un lieu-dit situé à Ancerville (Meuse) sur lequel se trouve un terrain appartenant à la Ville de Saint-Dizier.
Pour mi-2023
Fin septembre, la préfecture de Haute-Marne a donné son accord quant à sa mise en œuvre. Il faudra toutefois se montrer patient : « Nous avons lancé les devis pour connaître le montant. Après, il faudra lancer un appel d’offres. » La partie la plus longue, car les aménagements en eux-mêmes ne nécessiteront que cinq à sept jours de travail. Le secrétaire espère que tout soit réglé avant juin 2023. Des subventions exceptionnelles devraient suivre.
En attendant, l’AAPPMA locale organise des évènements pour tenter de récolter des fonds. En l’occurrence, trois lotos ; le premier s’est déroulé hier, les deux autres sont prévus vendredi 18 novembre et vendredi 2 décembre, à la salle des fêtes de Marnaval.
Louis Vanthournout
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