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Marie Cheyenne, tendance action discrète

Marie Cheyenne s’épanouit sur scène. (Photo : Christine Pascal)

PORTRAIT. Si elle n’en fait pas grande promotion, Marie Cheyenne pousse son engagement à travers sa musique. Loin d’être une tête de gondole des meetings, la chanteuse et instrumentiste d’origine bragarde est aussi mordante dans ses textes qu’accommodante en-dehors.

Mercredi 12 janvier 2000. Quelque part entre nageurs et judokas, Marie Dubus apparaît pour la première fois dans les pages du Journal de la Haute-Marne. Et avec la manière ! « Chez les poussines, Marie Dubus s’impose à Mélanie Franck (9-5) », écrit alors notre collègue. Car voilà, si la musique a très vite occupé une place centrale dans sa vie, c’est sur les courts de tennis du COSD-TCB que celle dont le patronyme – scénique – n’était pas encore devenu Cheyenne a ses plus vieux souvenirs. La faute au papa, Jean-Louis Dubus, dirigeant historique du club bragard.

La trentenaire au look bohème, que nous rencontrons à une terrasse de café, place Aristide-Briand, dimanche 13 août, se rappelle ses années tennis avec exaltation. « Au top de ma carrière, j’étais 15/4 », sourit-elle. Un niveau que les amateurs de petite balle jaune savent loin d’être médiocre.

Marie Cheyenne
L’engagement de Marie Cheyenne est viscéral, même s’il reste discret. (Photo : Christine Pascal)

En épousant pleinement la musique, à l’adolescence, Marie Cheyenne a dû abandonner ce sport. « Elle s’est rendue compte, lorsqu’elle était au conservatoire de Nancy, que c’était compliqué de cumuler les deux. Elle a donc arrêté le tennis, un peu à contre-cœur », se souvient sa maman, Suzanne Dubus. Un abandon qui n’a rien eu de définitif, puisqu’elle pratique toujours, pour passer le temps.

Une vocation

C’est en entrant à l’école de musique bragarde qu’elle découvre une vocation. « J’ai su très vite que je voulais faire de la scène », détaille Marie Cheyenne. Reste à savoir avec quel instrument. Si sa formation initiale est à la flûte traversière, qui lui permet d’intégrer la section TMD (technique de la musique et de la danse) au lycée Poincaré et au conservatoire nancéien à 15 ans, elle s’est depuis essayé à d’autres. Piccolo, guitare, basse électrique, et bien sûr, la voix.

Un temps bornée au rôle d’instrumentiste, Marie Cheyenne a embrassé sa carrière de chanteuse au sortir du conservatoire. « J’étais dans un atelier de Marco Locci [comédien et chanteur, ndlr], il sentait quelles étaient les envies cachées de chacun. Avec moi c’était le chant », rembobine celle qui s’est installée depuis peu en Bretagne.

Engagée mais pas militante

En 2017, elle adopte son nom de scène. « Il a un rapport aux peuples premiers, c’est un symbole de révolte sociale », décompose la chanteuse. Car derrière un sourire inamovible, Marie Cheyenne est une artiste engagée. « Mais pas militante », précise-t-elle dans la foulée.

Marie Cheyenne
Guitare, basse électrique, flûte, piccolo… Marie Cheyenne maitrise nombre d’instruments. (Photo : Christine Pascal)

Ainsi, si ses idées politiques sont bien arrêtées – elle concède un attrait pour la ligne de François Ruffin – Marie Cheyenne souhaite avant tout pouvoir discuter avec les personnes qu’elle rencontre. Peu importe leurs affinités politiques. De là à se produire partout ? « Oui, sauf peut-être au meeting d’Eric Zemmour », se marre-t-elle.

En tant qu’artiste, ses convictions passent par ses textes. Rien de plus logique pour celle qui a été biberonnée aux textes de Georges Brassens, Juliette et Renaud. « Le travail de l’artiste, c’est de permettre au public de s’évader, et de réfléchir s’il le souhaite », insiste-t-elle, comme pour caractériser sa vision de son job.

Dimanche 26 mai 2002, le Journal de la Haute-Marne racontait une séance du conseil municipal des enfants à Valcourt, où Marie Cheyenne a grandi. « Marie Dubus […] prend sa tâche de secrétaire “perpétuelle” avec beaucoup de sérieux », pouvait-on lire. Comme un signe avant-coureur du sérieux avec lequel l’artiste voit son engagement, même s’il est exclusivement personnel. Sans faire de prosélytisme, elle garde ses convictions bien ancrées. Et compte bien écrire, sur scène, les prochaines pages de son histoire.

Dorian Lacour

d.lacour@jhm.fr

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