Maraude : le dispositif reprend le 1er novembre
Dans le cadre du dispositif hivernal, la période des maraudes, menées sur Chaumont par l’association la Passerelle, recommence ce mardi 1er novembre. Jusqu’au vendredi 31 mars, tous les soirs de la semaine, un binôme de bénévoles ira à la rencontre des personnes à la rue.
L’association la Passerelle, qui vient en aide aux plus démunis en proposant notamment un accueil de jour, s’occupe également des maraudes sur le territoire de Chaumont. Tous les soirs, du 1er novembre au 31 mars, une équipe de bénévoles sillonnent les rues pour aller à la rencontre des personnes en difficulté. La plupart du temps il s’agit soit de gens n’ayant pas de solution d’hébergement pour une ou plusieurs nuits soit qui sont mal logés. Dans tous les cas, cela concerne des hommes ou des femmes en difficulté sociale.
De 20 h à 22 h
A la Passerelle, l’organisation est très simple et fonctionne ainsi depuis des années. Tous les soirs, un binôme de deux personnes, bénévole ou salarié de l’association, parcourt les rues de Chaumont, en commençant et en terminant par la gare. De 20 h à 22 h, ils se rendent ensuite dans le centre-ville puis dans le coin de la clinique et du centre hospitalier. Lorsqu’ils rencontrent quelqu’un, ils peuvent lui offrir une boisson chaude, quelques gâteaux, une soupe mais également un moment de discussion. Quand la situation l’exige, les maraudeurs les orientent vers l’accueil de jour.
Ils peuvent aussi, si la personne est d’accord, lui proposer un hébergement d’urgence et l’y amener. « Ce ne sont jamais les maraudeurs qui prennent la décision de l’hébergement. S’ils rencontrent quelqu’un, ils se référent au 115, le numéro national d’urgence sociale. C’est eux qui décident si la personne est prise en charge et dans quel endroit », affirme Blandine Clément, coordinatrice à la Passerelle. Ensuite, suivant les cas, les bénévoles les accompagnent. « Le but est de trouver une solution, de ne pas les maintenir à la rue. »
23 bénévoles
Pour cette nouvelle saison de maraudes, 23 personnes sont mobilisées dont 18 l’ayant déjà fait l’année dernière. Parmi eux, plusieurs sont âgés de moins de 30 ans et cinq sont retraités. Blandine Clément voit cela d’un très bon œil. Ainsi, l’action est intergénérationnelle et les accueillis peuvent avoir affaire à des bénévoles différents. Pour certains soirs où le bénévolat est moins facile, comme Noël ou Nouvel an, l’association fait également appel à une société de gardiennage car les maraudes doivent avoir lieu tous les soirs sans exception.
Ceux qui la pratiquent se réunissent une fois par mois, tous ensemble, pour évoquer les difficultés rencontrées, partager des informations et des conseils. Du 1er novembre 2021 au 31 mars 2022, les maraudeurs ont fait 74 rencontres avec 41 personnes différentes.
Laura Spaeter
Parcours d’une vie
Arrivé il y a un mois à Chaumont, Gilles Barberet se rend à l’accueil de jour tous les matins et parfois même les après-midis. Il était déjà venu début août et a su trouver ce service qu’il connaissait via d’autres villes qu’il a fréquenté. Il trouve les salariés et les bénévoles très accueillants et aime venir les voir. Il s’est aussi fait quelques amis parmi les accueillis.
Gilles est un peu un cas à part, car il a choisi cette vie de vagabond et aime surtout se débrouiller seul dans la vie. « Je me balade de villes en villes », explique-t-il. Il dort dans un coin de forêt, un peu à l’écart de la civilisation, dans une tente de fortune montée avec deux bâches. Dans ses sacs de couchage, il dort même bien.
Tous les matins, il se rend donc à l’accueil de jour de la Passerelle où il prend une douche et où il recharge son téléphone ainsi que ses batteries externes. Il utilise également la machine à laver et le sèche-linge de l’association, ainsi que la cuisine. « Je bénéficie d’aide auprès d’associations caritatives et je cuisine à la Passerelle pour manger chaud », explique-t-il. Mais Gilles Barberet, sur les routes depuis déjà six mois, ne vit pas cette aventure au hasard.
Il se laisse jusqu’à fin 2024 pour s’habituer au froid et aux nuits à l’extérieur et, ensuite, son but est de partir en Suède, au moins six mois. Dans son périple, il y a de fortes chances pour qu’il revienne à Chaumont. En vivant ainsi, l’homme se sent beaucoup plus libre. « Je fais aussi de belles rencontres mais quand j’en ai marre d’un endroit, je m’en vais, simplement. »
En attendant la suite, il aimerait beaucoup être bénévole au sein de l’accueil de jour, aider tant qu’il peut, même lors d’activités extérieures. D’ailleurs ce service est toujours à la recherche de volontaires pour les aider. Pour l’instant, Gilles Barberet devrait pouvoir échanger avec l’équipe des maraudeurs. « Connaître son expérience ne peut qu’enrichir la formation des bénévoles », affirme Blandine Clément.