Manifestation contre la réforme des retraites : au moins 1 000 personnes à Langres
L’appel de l’intersyndicale a été très bien suivi à Langres où au moins 1 000 personnes ont défilé exprimant une détermination presque plus virulente après l’intervention du chef de l’Etat.
Un appel à manifestation un jeudi à 14 h voilà qui ne paraissait pas gagné. Et pourtant. L’intervention du chef de l’Etat mercredi 22 mars à 13 h a, semble-t-il, fini par convaincre bon nombre de Sud-haut-marnais de lui répondre.
Derrière la banderole “Unis contre la réforme des retraites”, un cortège d’au moins 1 000 personnes s’est rassemblé pour un parcours ponctué de pétards, de slogans et de chants tous très explicites. On pouvait y voir autant d’actifs de la fonction publique que du privé, autant d’ouvriers que de cadres et autant de retraités que de lycéens.
Le départ a été donné place Bel’air et les manifestants ont pris la direction de La Collinière qu’ils ont descendue dans une ambiance bon enfant afin de rejoindre la sous-préfecture devant laquelle ils n’ont pu s’arrêter mais ont fait partir quelques centaines de pétards. Les riverains ont pu entendre de leurs fenêtres les slogans habituels mais aussi une nouvelle interjection : “La Bastille !”, qui a sonné comme une bravade en réponse au discours d’Emmanuel Macron. Le cortège s’est ensuite rendu à l’Hôtel de Ville où, pour la première fois, une délégation de lycéens a souhaité s’exprimer.
« On ne le répétera pas 49.3 fois ! »
Amalia, Emma, Jeanne et Pierre-Emmanuel ont en effet, à tour de rôle, pris le micro afin d’expliquer la raison de la présence plus conséquente des jeunes à cette manifestation. « Nous sommes là car c’est le moment où l’on doit définir notre avenir et nous sommes dans un flou énorme ! », ont-ils commencé. « Nous prenons la parole aujourd’hui car nous savons que nous sommes sous-représentés dans nos institutions politiques. (…) On découvre un monde où nous ne sommes pas écoutés ; où notre planète se dégrade tous les jours ; où les droits des minorités régressent », ont-ils souligné.
« Nous sommes peut-être jeunes, mais nous avons assimilé que cette lutte va bien au-delà de la réforme des retraites. Ce combat est contre les dérives de notre démocratie. Parce que quand on sait qu’un projet de loi est rejeté par une majorité et imposé par une minorité, nous ne sommes plus en démocratie. Et on ne le répétera pas 49.3 fois ! »
Un discours très applaudi mais qui montre surtout que la jeunesse langroise est bien décidée à se joindre aux mouvements de contestation.
Patricia Charmelot
p.charmelot@jhm.fr