Manifestation agricole, la Coordination rurale n’en démord pas
Démarrée il y a sept jours maintenant, la mobilisation des agriculteurs continue. Ce jeudi 1er février, les manifestants haut-marnais, marnais et meusiens ont créé un barrage filtrant au rond-point des Nations, à Saint-Dizier, pour tenter, là encore, de se faire entendre d’un gouvernement qui peine à convaincre.
Dès 9 h, ce jeudi 1er février, la circulation aux abords de Saint-Dizier était quelque peu perturbée. Plus précisément au rond-point des Nations où se sont réunis de nombreux agriculteurs, suite à l’appel de la Coordination rurale Haute-Marne. « Le mouvement a débuté depuis sept jours. On était sur des barrages toute la semaine et on avait pour objectif d’aller à Rungis. Mais vu ce qu’il se passe, on se rapatrie sur des rond-points locaux », explique Arnaud Buat, son président.
« On ne veut pas affronter la gendarmerie. On ne veut pas qu’il y ait de dérapages, de violence ou de casse. » Leur action du jour : un barrage filtrant avec dans leur viseur les camions frigorifiques étrangers, mais aussi et surtout avec pour objectif de se faire entendre par le gouvernement. « On attend des annonces fortes [de sa part] », assure Arnaud Bruat, aux alentours de 15 h, entouré de plus d’une vingtaine de tracteurs haut-marnais, marnais et meusiens.
« On veut une simplification administrative, supprimer le conseil stratégique sur les produits phytosanitaires ou encore supprimer les droits de successions des fermes. » « Il faudrait faire une écologie constructive et non punitive », ajoute Christophe Saint-Juvin, élu à la Chambre d’agriculture de la Marne et administrateur Safer Grand-Est, se joignant à la discussion.
« Ce sont des mesurettes »
Justement, des annonces ont été faites au même moment, en direct de Matignon, par son locataire Gabriel Attal, lors d’une conférence de presse dédiée. Une nouvelle batterie de mesures a été prise dont notamment 150 millions d’euros en soutien fiscal et social aux éleveurs, 10 000 contrôles sur l’origine française des produits… Mais, pas de quoi satisfaire les manifestants : « Ce sont une fois de plus des mesurettes », s’agace Arnaud Bruat, vers 19 h.
Et la suite ? Si rien n’est fait d’ici là, le syndicat prévoit une nouvelle action avec cette fois-ci la capitale belge en ligne de mire. « Si on a un mauvais retour, on va repartir sur Bruxelles. On y est allés mercredi dernier, on prévoit d’y retourner la semaine prochaine. »
Dominique Lemoine