Malvenu – L’édito de Christophe Bonnefoy
L’ivresse de l’altitude, peut-être ? Ou une absence passagère ? Voire, ça serait encore le “moins pire”… des propos mal interprétés ? Malheureusement, la dernière sortie du pape François sur l’homosexualité n’a visiblement rien à voir avec tout cela. Au contraire, elle semble donner une vision on ne peut plus claire de la pensée du Saint Père sur le sujet. Une vision claire mais qui a de quoi choquer un monde qui, espérons-le, a, lui, su évoluer. A une question d’un journaliste à bord de l’avion qui le ramène à Rome, le pape répond en substance qu’il voit en la psychiatrie une réponse possible à la manifestation de l’homosexualité dès l’enfance. Pour mieux accompagner ou forcer à en sortir ? On n’ose imaginer la réponse…
Décidément, les temps sont bien compliqués pour une religion qui s’efforce – finalement avec un succès tout relatif – de démontrer depuis des années qu’elle sait s’adapter à son époque, qu’elle sait tout à la fois conjuguer principes, tolérance et modernité.
Cette phrase aussi malheureuse que malvenue arrive pile en même temps que ces fichues affaires de pédophilie dont l’Eglise a bien du mal à se dépêtrer. Le mea culpa de François en Irlande devait être fait. Des excuses, oui, certes, mais pas vraiment de sanctions nettes ou de prises de position qui pourraient rassurer. Le sentiment d’impunité demeure. Fidèles, comme non fidèles d’ailleurs, n’ont en l’occurrence, et à juste titre, pas le pardon facile.
Dans ce contexte, les paroles du pape sur l’homosexualité font tache.
Le Vatican lui-même a tenu hier à corriger sa déclaration. C’est dire si la bourde – appelons-la comme ça – est de taille.