Malaise – L’édito de Christophe Bonnefoy
Finalement, et c’est logique, l’Assemblée est un peu à l’image de notre société. Nos représentants sont comme nous, même si leur fonction les oblige. Mais après tout, c’est bien le peuple français qui choisit ses députés. On peut penser que, de près ou de loin, ils nous ressemblent…
Au sein de l’hémicycle, il y a, sans doute aussi comme ailleurs, ceux qui ne comptent pas leur temps et ceux qui l’économisent. Ceux qui font semblant d’être là et d’autres qui auront marqué les lieux de leur présence, leurs initiatives et leur envie d’aller de l’avant.
Il y a, également, ces députés qui s’offusquent quand ça les arrange et pour les mêmes raisons en arrivent à détourner le regard.
Ainsi donc, Adrien Quatennens vient d’être réintégré au sein de La France insoumise. Condamné pour violences conjugales, il avait été puni par ses pairs et mis sur la touche. Mais les chevaliers blancs au service de Jean-Luc Mélenchon, au bout du bout, savent pouvoir compter sur un orateur brillant, dont le chef de file avait d’ailleurs fait son successeur tout naturel. Difficile pour eux, visiblement, de se passer de lui.
Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Dénoncer, oui, mais uniquement chez les autres. Ou encore pour ceux qui n’auraient pas compris : va donc voir la paille qui est dans l’œil du voisin, mais évite de remarquer la poutre qui est dans le tien !
Le grand retour d’Adrien Quatennens pourrait être anecdotique. Il ne l’est pas. Dès l’annonce de sa réintégration, on a senti dans les rangs de la Nupes comme un gros malaise. On irait presque jusqu’à dire que ça sent la scission. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale a peut-être, déjà, vécu le début d’une fin qu’elle ne saura pas enrayer. A court d’arguments souvent. Et qui a peut-être fait l’erreur de laisser penser qu’elle était différente des autres, alors qu’elle connaît les mêmes travers, si on regarde bien, que ses ennemis politiques…