Malaise général – L’édito de Christophe Bonnefoy
Emmanuel Macron va devoir ce soir s’atteler à éponger une accumulation de gouttes d’eau. De celles qui sont sur le point de faire déborder le vase.
Il reviendra, bien sûr, sur la crise sanitaire. Mais paradoxalement, c’est sur ce sujet, presque, que sa tâche sera la plus simple. Le virus a fait plus de 29 000 morts en France. Mais la pandémie, espérons-le, est derrière nous.
Le chef de l’Etat, mission plus ardue, devra aussi dessiner l’avenir sur le plan économique et social. Il réaffirmera sans doute que le plus dur est à venir. Mais les Français y sont préparés et, de toute façon, les solutions qu’il ébauchera n’auront pas d’effet immédiat. Il faudra attendre au moins quelques mois pour dresser les premiers bilans.
En revanche, et là ça se complique, dans cette société de l’immédiateté, il ne pourra faire l’impasse sur les manifestations des derniers jours. Celles des collectifs anti-racistes. Celles des policiers, également. Et en l’occurrence, il devra jouer les équilibristes, coincé qu’il est entre les sentiments extrêmes des uns et des autres. Entre les propos très réducteurs de certaines têtes d’affiche du mouvement contre les violences policières. Et le ras-le-bol, justement, de forces de l’ordre qui se sentent désormais considérées comme responsables de tous les maux. Deux mondes irréconciliables, en apparence.
Face à ce malaise général, l’exécutif apparaît d’une certaine manière désarmé. Comment apporter des réponses satisfaisantes aux uns sans braquer les autres, et inversement ?
C’est toute la difficulté. On l’a d’ailleurs vu, à travers les propos maladroits du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner ou de la ministre de la Justice, Nicole Belloubet.
On a beaucoup évoqué la nécessité d’un dialogue depuis le début du quinquennat, quel que soit le problème. L’urgence impose des actes. Pas de ceux qui attisent les colères, mais les apaisent.