Maison Providence : retrouver Le Goût des autres
Le Goût des autres, c’est le projet porté par l’association Maison Providence. Un projet qui prend corps dans le bâtiment des Sœurs de la Providence, qui devient quasiment un tiers-lieu, avec auberge-restaurant, cadre de formation, université populaire ou simplement lieu de pause.
A l’origine de ce projet : le questionnement des Sœurs de la Providence quant à l’avenir du bâtiment qui les accueille depuis 1802 et qui, lorsque la congrégation s’éteindra, sera vide. Mais aussi l’envie d’un groupe de personnes de monter un projet hybride, qui réponde à plusieurs problématiques avec un fil rouge : l’humain. Les autres. L’absolue nécessité de retrouver le goût des autres dans une société où plus la technologie permet de faire tomber des barrières, moins il y a de contact et de connaissance de l’autre.
« Les sœurs ont lancé une sorte d’appel à projets auquel nous avons répondu. L’idée est de faire un support d’activités autour de la filière hôtellerie-restauration, toujours en tension. Ce projet s’articule sur trois axes : l’insertion professionnelle, l’accueil et le partage de savoir. Il y a une auberge, une université populaire et une partie logements avec des appartements permanents et de l’accueil de passage, sans oublier les Sœurs qui resteront ici », détaille Laurent Savard, président de l’association Maison Providence.
Une formation prévue pour la fin d’année
Premier des trois axes : l’auberge-restaurant, qui s’appuie sur un parcours d’insertion. L’objectif : former des salariés pour cette filière toujours en flux tendu. « L’équipe d’encadrants est recrutée. Elle se compose d’Aude Foucart et Clarisse Fanzutti, pour la cuisine et le service ; Fanny Encinas, accompagnatrice socio-professionnelle pour tout le côté insertion, et Jacques-Philippe Clément qui devient directeur », précise le président.
Le public cible devra répondre à certains critères. « Nous nous adressons à un public de travailleurs handicapés, des plus de 50 ans ou des moins de 25 ans, des migrants, des bénéficiaires du RSA et des chômeurs de longue durée. Il faut la validation du référent Pôle emploi, qui est prescripteur via la plateforme d’inclusion. Puis nous les recevons pour un entretien avant de signer un contrat. Pour les plus de 55 ans, nous pouvons signer avec eux un CDI insertion qui les accompagne jusqu’à la retraite », souligne Fanny Encinas. L’ouverture est prévue fin d’année, selon l’avancée des travaux en cours à la Maison Providence.
Université et tiers-lieu
Le deuxième volet, quant à lui, est déjà lancé. Il s’agit de l’université populaire. Inaugurée jeudi 13 octobre, l’université est déjà sur les rails avec un programme d’ateliers, de groupes de discussion, de conférences, calé jusqu’au 2 avril.
Le troisième volet est l’ouverture sur les autres par le biais du jardin et des logements. « Nous souhaitons que le jardin soit ouvert à tous. Ce sera un lieu de pause, de co-working. En parallèle de l’auberge où il sera possible de réserver une chambre tout confort, nous aurons aussi des logements mis à la location, à savoir deux T2 et trois T3. »
Une offre complète qui fera de la Maison Providence un tiers-lieu à part entière, même si elle n’est pas labellisée.
Patricia Charmelot
p.charmelot@jhm.fr