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Maison de protection des familles : cellule de pointe

Au sein de la salle Mélanie, l’équipe de la MPF 52 : David Malecki, Mélissa Beaudet, Céline Armange et Pierrick Badenot

Au sein de la gendarmerie de Chaumont est installée depuis un peu plus d’un an la Maison de protection des familles (MPF 52). Dédiée aux victimes de violences intra-familiales, et plus largement aux personnes vulnérables, les moyens humains et techniques mis en œuvre sont exemplaires.

Une équipe de quatre gendarmes au service des plus vulnérables, voici la MPF. Leur mission débute dès l’accueil des victimes, fondamental dès les premières secondes. Un pas de travers et le processus de confiance est brisé. « Pour une victime de violences conjugales par exemple, il faut imaginer qu’avant de se retrouver devant nous, il aura fallu en moyenne que la personne répète sept fois le processus dans sa tête. Un accueil adapté, c’est un gage de réussite pour la suite », détaille l’adjudant-chef Céline Armange, à la tête de la cellule MPF. Mots-clés : écoute, bienveillance, empathie. À ses côtés, le maréchal des logis-chef Mélissa Beaudet. Toutes deux ont été formées au Centre national de formation de police judiciaire (CNFPJ), près de Paris. Et cette expertise est primordiale. « Dans le cadre de nos procédures, on doit penser Assises. Une fois au tribunal, il va nous falloir détailler l’intégralité du protocole mis en place avant de pouvoir exposer les faits recueillis en audition ». L’équipe est complétée par l’adjudant Pierrick Badenot, spécialiste en prévention, et David Malecki, qui retranscrit l’audio et la vidéo réalisée lors des auditions“Mélanie”.  

Petite fille sur l’île de la Réunion

La gendarmerie de Chaumont est équipée de ce que l’on nomme une “Mélanie”, salle d’audition pour les mineurs victimes. Elle permet de les interroger dans un environnement chaleureux. Enregistrés et filmés, ces enfants n’ont donc pas besoin de réitérer à maintes reprises leur témoignage, épisode souvent traumatisant. La salle est équipée d’une régie qui permet au directeur d’enquête de suivre en direct l’entretien tenu avec le mineur et surtout, de ne pas en rater une miette. « Malgré la gravité des faits relatés, en premier lieu, on se doit de ne rien laisser paraître, pas de mimiques faciales, pas d’émotion. Par contre, la gestuelle, le mime de l’enfant sont scrutés, parce que très complémentaires à sa parole. De la même manière, on ne pose aucune question suggestive et on reste en adéquation avec son vocabulaire », relate la cheffe Mélissa Beaudet. Les jouets et autres moyens d’expression sont dans un premier temps rangés, pour favoriser la concentration sur l’échange et la parole, hors imaginaire. Quelque 27 salles de ce type existent en France, depuis une loi de 1998 exigeant que les auditions de mineurs soient filmées. Peu de temps après son entrée en vigueur, un gendarme de La Réunion a choisi d’entendre une petite fille de trois ans, victime de violences sexuelles, dans une salle plus chaleureuse, plus adaptée. Elle s’appelait Mélanie. L’équipe MPF l’assure : le protocole fait ses preuves. 

Elise Sylvestre

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