Mais qui en veut aux boîtes aux lettres ?
Depuis plusieurs années, les riverains des rues Montpensier et de la Bénivalle voient régulièrement leurs boîtes aux lettres ouvertes et leur courrier déchiré et éparpillé sur le trottoir. Certains habitants auraient identifié le responsable.
« Il y a des choses plus graves, mais à force, c’est fatigant… » Depuis plusieurs années, cette riveraine de la rue Montpensier ne peut que constater les dégâts. Sa boîte aux lettres est forcée de temps en temps et le courrier déchiré et jeté sur le trottoir. Et elle n’est pas la seule victime. Dans sa rue et dans la rue de la Bénivalle voisine, les portes des boîtes aux lettres sont régulièrement arrachées.
« Un jour, en marchant sur le trottoir, je suis tombée sur un compte rendu de médecin déchiré. Je me suis dit que c’était un patient qui s’en fichait et qui l’avait déchiré », se souvient cette riveraine. « Puis ça s’est reproduit plusieurs fois. Avec même des chèques retrouvés par terre en petits morceaux. J’ai décidé de porter plainte auprès de la police nationale, mais ça n’a rien donné. » La police municipale s’est aussi rendue à plusieurs reprises sur les lieux. En vain également.
Des boîtes aux lettres plus sécurisées
Alors les riverains ont tenté de s’organiser. « Quand je suis partie en vacances, j’ai mis de l’adhésif sur ma boîte pour dissuader, mais elle a quand même été ouverte », déplore cette riveraine. A la Maison paroissiale, les six boîtes aux lettres défoncées plusieurs fois ont été remplacées par une seule, plus sécurisée. « Mais il a quand même essayé de la forcer ! »
« Quelqu’un l’a vu et sait qui c’est »
Il, c’est l’auteur présumé de ces arrachages de boîtes aux lettres. « Quelqu’un l’a vu et sait qui c’est. On n’a pas de preuves, mais il s’agirait d’une personne malade, qui, lorsqu’elle ne prend pas ses médicaments, s’en prend aux boîtes aux lettres », explique la riveraine. Si c’est le cas, la police, qui espère un flagrant délit pour l’interpeller, pourrait se heurter à l’irresponsabilité pénale du coupable.
Ce qui ne ferait pas les affaires des habitants des deux rues, qui demandent désormais l’installation d’une caméra de vidéo protection, faute de pouvoir en installer une eux-mêmes (lire en encadré). Interpellée lors de la permanence de quartier de Gigny, mardi 12 mars, la Ville leur a répondu qu’il n’était pas possible d’installer une caméra à cet endroit, faute de support adapté. Lassée, une riveraine est même allée jusqu’à proposer de la fixer au mur de sa maison…
P.-J. P.
Une caméra à domicile : ce que dit la loi
Installer une caméra pour sécuriser son domicile est tout à fait légal. Il y a cependant quelques règles à respecter. Sur son site Internet, la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) explique ainsi que « les particuliers ne peuvent filmer que l’intérieur de leur propriété (maison ou appartement, jardin ou chemin d’accès privé) ». Il est en revanche strictement interdit de filmer la voie publique, même pour assurer la sécurité de leur voiture garée dans la rue, ou, en l’occurrence, de leur boîte aux lettres.
Si un particulier a installé une caméra à son domicile, il doit veiller à respecter le droit à l’image des personnes filmées. Ses invités ou les personnes extérieures amenées à intervenir dans le domicile doivent être informées de la présence d’une caméra et des raisons pour lesquelles elle a été mise en place. Dans le cas contraire, le contrevenant s’expose à un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.