Mais où est passé l’enthousiasme des jardiniers du Vert-Bois ?
L’association Saint-Dizier Ville-Jardin a organisé son assemblée générale annuelle, mercredi 22 novembre. Au vu d’une perte notable de motivation de ses adhérents, l’ambiance était morose. Une tendance que la structure souhaite inverser.
C’est au deuxième étage de la Maison pour un accueil solidaire (MAS), rue de l’École, qu’ils se sont réunis cette fois-ci. Mercredi 22 novembre, aux alentours de 10 h, les membres de l’association Saint-Dizier Ville-Jardin se sont installés autour d’une table pour, comme le veut la procédure habituelle, faire le point sur la vie associative. « On avait envoyé une soixante convocations. L’an dernier, on avait tenu l’assemblée générale à Vergy. Les gens avaient argué des problèmes d’horaires, que c’était loin. Aujourd’hui, on est au cœur du Vert-Bois, mais il n’y a pas plus de monde », déplore Patrick Deschamps, son président, en regardant les chaises vides entre les quelques membres assis devant lui.
Des parcelles laissées à l’abandon au jardin de Paul
Là est le problème. Alors, après avoir opéré une « pensée » pour une adhérente décédée en septembre dernier, la tentation de se laisser aller à un brin de nostalgie était trop forte. « Les quatre premières années ont été les plus attractives », se remémore Patrick Deschamps. Même si à ce jour l’association compte légèrement plus de membres, la « forte mobilisation locale » ressentie lors de sa création semble prendre l’allure d’une plante flétrie par le temps.
Ou de plusieurs, comme en témoigne la présence de friches dans les deux jardins rue Jean-Camus et rue Paul-Cézanne. « Les gens prennent des parcelles, mais ne viennent pas », regrette-t-on parmi les membres de l’assemblée. « « Au jardin de Paul, il y en a 80 % qui sont des friches, contre 20 % qui sont des parcelles cultivées », chiffre Patrick Deschamps.
Tout en pensant avoir trouvé un début d’explication. « Cette désaffection d’un certain nombre de jardiniers fait suite à la question centrale non résolue à ce moment-là, en période estivale de sécheresse, de l’approvisionnement en eau. » « Certains ont refusé de payer leur adhésion », notent certains membres. La problématique est depuis réglée, puisque cinq nouveaux réservoirs à eaux de pluie ont été installés au jardin de Paul. Au jardin de Jean, cinq autres devraient être « posés par des agents d’ici à la fin de l’année », comme le confirme Rachel Bedet des Espaces verts de la Ville.
Fédérer et attirer de nouveaux jardiniers, mais comment ?
Mais la désertion massive de l’assemblée générale de ce mercredi montre que les mesures prises pour résoudre la question de l’eau n’ont pas l’air d’être suffisantes pour remobiliser les jardiniers en herbe. En ce sens, plusieurs pistes ont donc été évoquées. « On pourrait faire un barbecue », lance un des membres en suscitant l’adhésion du petit collectif. Loin de rejeter cette idée, le bureau de l’association songe également au lancement d’un concours du plus beau jardin qui se tiendrait en septembre 2024. Mais pas seulement, pour gagner en visibilité, la structure prévoit d’ouvrir les portes – ou plutôt les portails – de ses deux espaces verts lors d’une journée dédiée, en mai prochain.
« Nous comptons sur l’engagement de tous pour que nos jardins ne deviennent pas des friches abandonnées, mais des îlots de verdure, de fleurs et de maraîchage, utiles, agréables à l’œil, qui portent les valeurs de solidarité et de lien social », confie Patrick Deschamps. Des graines d’idées ont été semées pour redonner une nouvelle dynamique à l’association, ne reste plus qu’à voir si elles porteront leurs fruits…
Le bureau de l’association se réunit tous les mois. La prochaine réunion aura lieu mercredi 20 décembre dans les locaux de la MAS, à 10 heures. Plus de renseignements auprès de son président à patrick.deschamps1954@gmail.fr