Maine de Biran : recrutement de médecins, ça négocie toujours
Pas facile d’avoir recours au centre de santé Maine de Biran ces dernières semaines. Les médecins sont en effet contraints de hiérarchiser les demandes des patients. Total : les consultations sont au moins rares, et il arrive qu’il n’y en ait aucune d’accordée.
« Ça va rester tendu jusqu’en août ». Le directeur général (DG) du GHT Cœur santé Grand Est Jérôme Goeminne s’y attendait, le manque de médecins allait peser sur le fonctionnement du centre de santé Maine de Biran. Aujourd’hui, ce sont des contractuels et toujours des psychiatres de Saint-Dizier qui font tous le rang doctoral intervenant dans l’établissement. « Avant l’été, on compte sur le retour d’un docteur en arrêt maternité et on souhaite le retour d’un autre, en arrêt maladie ».
Pourtant, on espérait récemment l’annonce du recrutement de trois psychiatres à Maine de Biran… « On est toujours en négociations pour trois psys, oui », indique Jérôme Goeminne, « et on propose le maximum ». Mais l’essai reste à transformer. Alors, oui aussi, les médecins qui aujourd’hui font tourner le centre de santé « priorisent les prises en charge accordées ».
Décrocher une consultation est bien loin d’être aisé. Au point, oui encore, qu’ « il peut n’y en avoir aucune ». Le directeur général confirme donc l’existence de jours à zéro consultation, sans indiquer leur nombre. En revanche, Jérôme Goeminne, par ailleurs président du syndicat des manageurs publics (SMPS) convient qu’il en a gros sur la patate.
Pour Maine de Biran, un « bras de fer permanent »
« Ici comme ailleurs, si les médecins ne viennent pas, c’est qu’ils préfèrent aller ailleurs en France… ou en Europe, voire ailleurs dans le monde ». Bien plus souvent qu’à leur tour, « (ceux-ci) veulent déroger à la réglementation », gronde le DG. En clair, enjamber le plafonnement de leur rémunération, que l’article 33 de la loi Rist prévoit. Entraînant un dégât collatéral au sein des équipes, qui attendent naturellement elles aussi que les recrutements aboutissent.
« Il arrive que des médecins en place se demandent ce que fait la direction, ce que font les services administratifs » sans soupçonner « le bras de fer permanent » avec leurs homologues candidats. C’est qu’il n’y a de fait aucun moyen coercitif qui puisse renverser les équilibres en présence dans les négociations candidats-établissements. Et manifestement pas de volonté du ministère de la Santé d’en mettre en place.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr