Magistral Lockwood
Après le violoniste classique virtuose, Nemanja Radulovic, c’est Didier Lockwood, violoniste de jazz, virtuose également, qui a régalé un public baralbin nombreux (320 spectateurs), vendredi 27 novembre.
Didier lockwood au violon, les enfants au piano.
Ils étaient, comme bien d’autres artistes internationaux, invités par l’association Les Concerts de poche à se produire là où la musique de qualité, qu’elle soit classique ou non, ne va pas : milieux ruraux, milieux défavorisés… Et pour que le concert soit apprécié, il est préparé, en amont, avec la venue d’artistes et comédiens. La Maison pour tous-centre social, par son directeur Erwann Menuet, s’est réjouie du succès de leur partenariat : «Les concerts de poche fêtent leurs dix ans. Il y a quatre ans, pour la première tentative, nous avions eu huit réservations, cette année 230 et nous sommes plus de 320 ! Cela confirme que nous avons un rôle dans l’accès à la culture pour tous !». Parce qu’il est bien question, à chaque fois, de culture dans le bon sens du terme, celle qui permet de rentrer chez soi avec des connaissances plus grandes. N’oubliant pas les derniers événements, Erwann Menuet a invité les spectateurs à applaudir en souvenir et en soutien aux victimes en France, au Bengladesh, en Tunisie, Libye, Egypte, Nigéria, Mali. Ce qu’ils ont fait, fort et longuement. Didier Lockwood ne s’est pas contenté de jouer du violon, il a donné un véritable spectacle construit autour de ce qu’il connaît bien et pratique chaque fois qu’il a son violon en mains : l’improvisation. La virtuosité de l’artiste et la participation du public demandée – et obtenue – ont beaucoup intéressé, beaucoup plu et déclenché les applaudissements. Il a commencé son spectacle en précisant ce qu’est l’improvisation : «L’improvisation que je vais faire, vous ne l’avez jamais entendue. Eh bien vous ne l’entendrez plus jamais, après. C’est ça l’improvisation !» Et pour le prouver, il a invité des spectateurs à lui donner trois notes puis un air (“Au clair de la lune” donné par la petite Héloïse) des poèmes avec Rachid qui proposera, entre autres, des vers de Victor Hugo : «Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne / je partirai…» Le «violon rit ou pleure sous ses doigts», dira un des spectateurs. «Il m’a régalé !». L’improvisation, en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre sur le “Lacrimosa” du “Requiem” de Mozart, a été bouleversante. Et puis il a appelé un, deux enfants, mais une dizaine se sont précipités pour jouer avec lui, eux au piano, lui au violon. Pour terminer, il a présenté son violon électrique, offert par “Goldorak” ets’est lancé dans une improvisation extraordinaire par la puissance, la virtuosité, les couleurs et les sentiments exprimés. Du grand art !
De notre correspondant André Auguste
Lockwood et Rachid pour de la poésie joliment mise en musique.