Lycée : pour que le coût de l’internat ne soit plus un frein
En juin, la Région Grand Est décidait de rendre les internats des lycées quasi-gratuits. Il en coûte un euro par mois aux familles ! L’idée est de favoriser la mobilité des jeunes et leur permettre de suivre la formation de leur choix. C’est l’internat le moins cher de France.
La décision a été annoncée et prise fin juin 2023. Elle s’applique dès cette rentrée de septembre. Pour lutter contre les inégalités, contre une forme de déterminisme social et donc pour favoriser l’égalité des chances, la Région Grand Est a fait le choix de rendre l’internat dans les lycées publics presque gratuit. Le tarif est unique pour chaque famille : c’est un euro par mois et par enfant, soit 10 euros à l’année (de septembre à juin). C’est valable pour toutes les familles sans conditions de revenus. « C’est aussi une mesure de pouvoir d’achat pour les familles », ajoute Atissar Hibour, présidente de la commission Lycée durable et éducation à la Région Grand Est.
Environ 130 euros par mois avant la mesure
On passe donc à 1 € par mois alors qu’il en coûtait en moyenne 130 € par mois avant cette mesure. Cette somme pouvait être un frein à la mobilité. Car l’idée principale de ce tarif très réduit est de favoriser la mobilité. Un jeune qui veut aller suivre une formation à 50, 70 ou 100 km de chez lui, ou plus, ne doit pas être empêché pour des questions financières. Avec cette mesure qui lui coûte 4,5 millions d’euros, le Grand Est se positionne comme la Région où l’internat est le moins cher de France.
Les internats ne manquent pas de places
L’internat à 1 € s’applique dès cette rentrée 2023 uniquement dans les lycées publics et pour les jeunes qui préparent leur bac. Les élèves en post-bac dans les lycées de la Région ne sont pas éligibles. La nouvelle mesure se met en place sans complexité particulière selon Atissar Hibour. « C’est très simple. On s’inscrit à l’internat et ça coûte le prix de 1€ par mois », dit-elle. Selon l’élue, il faudra attendre les prochaines vacances de la Toussaint pour faire un premier bilan significatif. Cette mesure incitative va-t-elle faire bondir le nombre d’internes dans les lycées ? Il y en aura davantage, c’est certain. Les premiers chiffres donnés une semaine après la rentrée en attestent. Exemple au lycée Charles de Gaulle de Chaumont où quelques jours après la rentrée, on dénombrait 265 internes contre 232 l’an dernier.
A Decomble, toujours à Chaumont, on passait déjà de 218 à 228 élèves. Chaque internat de lycée public de Haute-Marne voit sa fréquentation progresser cette année. On compte, selon Atissar Hibour, quelque 1080 places d’internat dans le public en Haute-Marne. A l’échelle du Grand Est, ça donne 23 000 places possibles. Pour l’année scolaire 2022-2023, « seules » 16 000 places étaient occupées. La marge de progression est donc très importante.
C. C.