Lycée Diderot : la grogne des internes monte
MILIEU SCOLAIRE. A la suite d’une nuit agitée, en décembre, qui a fait les délices des réseaux sociaux, le rectorat a effectué un audit de la gestion de l’internat du lycée Diderot. Conséquence : les horaires ont été réduits, au grand dam de lycéens et de parents d’élèves mécontents.
C’est la vidéo qui a mis le feu aux poudres. En décembre dernier, les internes (partie des garçons) du lycée Diderot ont vécu une nuit pour le moins festive. Dans une ambiance demeurée — il convient de le signaler — bon enfant, les lycéens se sont amusés dans les couloirs, effectuant quelques séances de “glisse-matelas” et se payant quelques bonnes tranches de divertissement. L’un d’entre eux décide alors de poster les séquences sur les plateformes Tik Tok et Youtube. Et génère le “buzz” : très rapidement, les vidéos, aujourd’hui supprimées, cumulent plus d’un million de vues. Et, inévitablement, finissent par tomber sous les yeux du rectorat. Qui ne cache pas son courroux.
Un audit a alors été déclenché, en début d’année, sur la gestion et la surveillance de l’internat au lycée Diderot. D’après nos informations, le rectorat a décidé, à son issue, d’imposer une surveillance accrue : deux assistants d’éducation (AED) sont désormais requis en permanence. Un problème s’est alors immédiatement posé : avec ce régime, les effectifs sont, tout simplement, en nombre insuffisant pour maintenir les horaires d’ouverture jusque-là garantis. Conséquence immédiate : l’internat n’est désormais plus accessible aux élèves le mercredi après-midi, des activités étant désormais mises en place pour compenser cette fermeture. Quant aux autres jours de la semaine, l’ouverture a été ramenée à 18 h au lieu de 17 h.
Des parents mécontents
Pour la plupart des élèves internes, cette situation est tout simplement inacceptable. « C’est une heure de moins chaque jour pour faire nos devoirs », se désole Walker, élève de première, approuvé par Céline, en classe de terminale. Une autre lycéenne dénonce, pour sa part, une forme de « punition collective alors que, nous, les filles, n’y sommes pour rien ». Imputant exclusivement la situation au manque de personnel, elle dénonce « une solution de facilité », d’autant plus que « tous les parents sont assez mécontents car le prix de l’internat, lui, n’a pas changé ». « Mes parents ne sont pas très contents car les tarifs sont élevés », confirme Walker.
La situation s’est, cependant, quelque peu apaisée sur la forme à la suite de plusieurs rencontres organisées entre la direction et des représentants des élèves. « Il y a eu, lundi soir, puis mercredi soir, une réunion avec le proviseur », indique Maxime Laurent, président de la Maison des lycéens (MDL), pour qui ces rencontres étaient indispensables. « Jusqu’à présent, la communication entre les élèves et la direction a été très mal gérée ».
Une refonte globale
Sur le fond, le lycéen a bien pris note que les décisions étaient, avant tout la conséquence de directives du rectorat. Mais il juge cette réaction « disproportionnée », avec des conséquences indéniables : « Il y a 8 heures en moins par semaine. Cela incite les internes à partir le mercredi après-midi plutôt que de rester travailler »…
Sollicité par JHM Quotidien, le proviseur, Michel Lesage, confirme la problématique de personnel mais n’y voit « qu’un aspect parmi d’autres. En réalité, c’est toute autre chose qui est en train de se jouer. L’idée est de repenser complètement le fonctionnement de l’internat, que ce soit sur la partie hébergement, mais aussi pour placer l’action de l’internat dans un projet éducatif ». Concrètement, plusieurs activités commencent à être mises en place le mercredi après-midi : associatives, sportives, ou encore de visites d’entreprises. « Des salles d’études sont également accessibles, et le CDI sera aussi ouvert, je l’espère, à partir de mercredi prochain ». Le proviseur le certifie : la concertation va se poursuivre, y compris avec les parents d’élèves, pour un nouveau système fonctionnel après les vacances de Pâques, et affiné et définitif à compter de septembre.
Nicolas Corté
Nous reviendrons, dans une prochaine édition, sur le projet de réhabilitation de l’internat par la Région.