Luzy-sur-Marne : Une cagnotte pour un fauteuil roulant
À 20 ans, Nicolas Bauer doit faire face à un problème financier lié à son handicap. Alors qu’il devient nécessaire pour lui de changer de fauteuil roulant, il lui reste encore 2 800 euros à payer pour pouvoir se le procurer. Il vient de lancer une cagnotte en ligne pour l’aider.
C’est un appel à l’aide. La dernière ressource d’une famille qui ne cesse de se battre depuis 20 ans. Il y a quelques jours, Nicolas Bauer, vivant à Luzy-sur-Marne, a lancé une cagnotte en ligne. Le but de l’opération est de l’aider à payer 2 800 euros. Une somme non négligeable qu’il doit encore trouver pour pouvoir se payer un nouveau fauteuil roulant. Le jeune homme est atteint du Spina Bifida, une paralysie au niveau de sa moelle épinière, qui l’a toujours empêché de marcher. Il est né avec. Le besoin d’un nouveau fauteuil devient urgent. En effet, comme l’explique le jeune homme, « celui que j’ai date de 2014 et, normalement, ça se change tous les deux à cinq ans. » D’ailleurs, l’objet montre de grands signes de fatigue. « Le dossier est décousu, la palette du bas a déjà été fixée plusieurs fois, la roue est un peu désaxée… », énumère Nicolas Bauer.
Et il y a pire. Son fauteuil n’est plus du tout adapté à sa morphologie. En sept ans, il a grandi et grossi. Il a même subi une opération, l’arthrodèse du rachis, qui lui a redressé la colonne. Il a donc gagné 10 cm grâce à ce processus mais il avait déjà ce fauteuil. Résultat : ce dernier ne lui maintient pas bien le dos. Il a donc mal aux cervicales. Ce nouveau fauteuil est absolument nécessaire à Nicolas. « Ce n’est pas du luxe », se justifie Laurence, sa maman. En effet, les professionnels qui le suivent, ergothérapeute, médecin rééducateur et kinésithérapeute, lui conseillent fortement de changer de fauteuil pour en prendre un plus adapté. Celui-ci a aussi besoin d’être motorisé. Là encore rien de superflu, simplement du bon sens et un matériel basique, sans fioritures. « A force de pousser, je ressens une grande fatigue et de vives douleurs musculaires aux bras et aux épaules notamment », affirme Nicolas Bauer.
« L’autonomie se paie ! »
Avec une motorisation, le jeune homme pourrait aussi gagner en autonomie. Aujourd’hui, il ne peut même pas se promener seul dans son village, comme les rues sont en pente. Il est dépendant de ses proches. Le souci au niveau de son nouveau fauteuil reste son prix. Plus de 6 000 euros, auxquels il faut ajouter 6 800 euros rien que pour la motorisation, soit plus de 13 000 euros au total. « L’autonomie se paie ! » Nicolas et ses parents ont donc entamé les démarches, il y a plusieurs semaines, pour obtenir des aides. Heureusement, la CPAM (centre d’assurance maladie) et la MDPH (maison départementale des personnes avec un handicap) en financent une grande partie mais il leur reste encore 2 800 euros à charge. La somme est énorme pour cette famille aux revenus modestes. Nicolas, simple étudiant, a l’impression de toujours devoir se battre. « Je dois payer mes jambes ! », résume-t-il. « Il s’investit pour avoir une vie comme les autres mais, en contrepartie, la société ne l’aide pas », déplore Laurence Bauer.
La démarche de la cagnotte n’est cependant pas simple pour Nicolas Bauer, ni pour sa maman. « C’est vraiment délicat. On a toujours l’impression de mendier. C’est pénible mais vraiment nécessaire. On ne peut pas sortir une somme pareille », explique-t-elle.
Désemparés, ils font donc appel à la générosité de chacun. « Même un petit montant nous ferait du bien », affirment-ils. Au-delà de cette démarche personnelle, Nicolas Bauer lance aussi cette cagnotte en pensant aux autres personnes dans sa situation. Il aimerait, ainsi, sensibiliser les Haut-Marnais.