Lutter contre l’obésité dès le plus jeune âge
Canopé a organisé, ce jeudi 4 mai, une conférence sur l’obésité chez les enfants avec le Dr Patrick Petifourt, médecin du sport au Centre de médecine et d’évaluation sportive (CMES), Thomas Bernhard, éducateur médico-sportif, et Magali Leroux, diététicienne.
L’obésité chez les enfants est de plus en plus fréquente. « C’est une pandémie silencieuse », explique le Dr Patrick Petifourt, médecin du sport au Centre de médecine et d’évaluation (CMES), lors d’une conférence sur l’obésité infantile à Canopé ce jeudi 4 mai.
On parle d’obésité en fonction du pourcentage de masse de graisse chez une personne. Par exemple, le Dr Petifourt suit actuellement un adolescent de 13 ans pesant 120 kg. Il a 55 % de masse graisseuse.
En 2015 en France, 17 % des jeunes de 6 à 17 ans étaient en situation d’obésité, ce qui représente 8 millions de personnes. En 1997, le taux était de 8.2 %. Les chiffres ont donc été multipliés par 4. « Certains sont touchés dès 2 – 3 ans par cette situation », souligne le docteur.
La génération canapé
Pour lui, les problèmes d’obésités peuvent en cacher un autre : celui de la sédentarité. « C’est un ennemi invisible. Les enfants passent actuellement 1/3 de leur journée sur les écrans. Ils sont devenus la génération canapé à cause d’un déconditionnement physique. Il vaut mieux être un obèse actif que le contraire. »
Le médecin ajoute que l’obésité est responsable de 10 % des décès en France, car elle est responsable de maladies cardio-respiratoires, de cancers et de diabète. « Des personnes parlent aussi du patrimoine génétique. C’est une fausse excuse. Les causes hormonales ou génétiques dans l’obésité infantile sont exceptionnelles. Dans le Grand Est, 20.2 % de la population en 2020 était touchée par l’obésité. »
Une heure de marche rapide pour lutter contre l’obésité
Pour le médecin, l’autre problème lié à cette maladie, reconnue par l’Organisation mondiale de la santé en 1997, concerne les habitudes de consommation. En moyenne 85 kg de déchets alimentaires sont gaspillés par an et par personne. « Nous sommes ce que nous mangeons. Il faut arrêter de faire des régimes. Il faut manger de tout sans excès. »
Le docteur recommande de limiter les écrans à 2 heures par jour et préconise 1 heure de marche rapide quotidienne ou une activité équivalente.
Thomas Bernhard, éducateur médico-sportif, annonce que le CMES propose un programme sur un an à destination des jeunes adolescents afin de les aider à (re)trouver un équilibre de vie. « On teste beaucoup d’activités sportives afin qu’ils trouvent quelque chose d’intéressant à leurs yeux. Ce programme est accessible toute l’année. »
Magali Leroux, diététicienne, proposera des ateliers cuisine afin de partager avec les participants des savoir-faire et des savoir-être pour lutter contre l’obésité.
Caroline M.Dermy