L’univers artistique de Roazed
Installée à Domblain (près de Wassy), l’artiste peintre d’origine polonaise, Elzbieta Rosa Desbois alias Rozaed, puise l’inspiration dans ses racines, ses voyages, ses rencontres et ses émotions.
Dans un coin de Pologne, Elzbieta grandit auprès de ses grands-parents : « Quelques poules, 5 cochons, une vache, un cheval, une petite ferme de l’ancien temps… Je me suis construite au plus près de la nature. A l’époque, la Pologne était une dictature communiste, mes grands-parents n’adhérant pas au Parti, je n’étais pas autorisée à participer aux activités récréatives. »
Autant de privations qui n’empêche en rien l’enfant de s’évader dans ses rêves artistiques : « A quelques pas de la ferme, une équipe de tournage cherchait des participants pour enregistrer une saga sur la noblesse polonaise… Nous avons, ma mère et moi, joué devant les caméras. »
En 1984, Elzbieta, 13 ans, s’en va rejoindre sa mère exilée en France. Elle découvre la liberté d’expression et l’opulence occidentale. « En Pologne, on s’alimentait avec des tickets de rationnement, on se levait à 5 heures du matin pour un morceau de pain et là, on trouvait de tout dans les supermarchés. Mon seul regret ? La neige. La neige dans les sapins, sous les candélabres, l’odeur… J’adorais ! »
Intégration réussie pour la jeune femme qui décroche un Deug de polonais à Nancy : « Ma personnalité fait que je me sens bien partout. Enfant, je prenais plaisir à visiter les copines de ma grand-mère, je me sentais bien avec les anciens. »
Dans son pays d’adoption, Elzbieta trouve le bonheur : « J’ai rencontré mon mari à Wassy. C’était la belle époque des fêtes foraines, des bals du samedi soir, de la boite de nuit chez le p’tit Jean de la Digue avec les baignades. On sortait, on dansait, on prenait plaisir à se retrouver entre tous, toutes origines confondues, il faisait bon de vivre ensemble. »
Et la peinture dans tout ça ?
La nature, les lumières, les ombres, les couleurs… Elzbieta prend pour nom d’artiste Rozaed et s’essaye à la peinture : « Je savais qu’un jour je transformerais la réalité en ma réalité, je créerais mon univers artistique et finalement, en 2018, je me suis ouverte à la création. Sans jugement, en suivant mon intuition, je me suis mise à dessiner puis à peindre ce que j’avais envie. J’ai eu ma période « portraits » puis je me suis exprimée de façon moins figurative, plus intuitive. »
Autodidacte dans l’âme, dans son atelier sous les toits, elle est tout à son œuvre : « Je peins seule, me laissant guider par mon univers personnel. Je souhaite en permanence modifier mon approche à la peinture en recherchant des techniques innovantes. »
« Terres éventrées d’espoir »… L’artiste consacre une série de 13 tableaux à l’Ukraine : « J’ai réalisé le premier tableau deux mois avant la déclaration de la guerre… Energies et informations sont passées inconsciemment dans mon subconscient. »
Joëlle Pucini, artiste peintre de renom, adoube le travail de Rozaed : « Ses tableaux ont le pouvoir de créer un monde de magie et de mystère. L’harmonie des couleurs soutenant la justesse de la composition sont les premiers éléments qui s’offrent au regard, se révèlent ensuite force et douceur mêlées, masculin, féminin, puis la profondeur du vrai et de l’essentiel. »
Saint-Dizier (galerie de la République), Paris (Le Barbizon), Les Baux-de-Provence… L’artiste prend plaisir à exposer : « Observer comment les gens perçoivent mon travail, les différences de sensibilité, de l’indifférence de certains jusqu’aux larmes d’émotion de ceux qui aiment. »
De notre correspondant Serge Borne