Lucy-Lebon organise un voyage humanitaire
Six jeunes, de 9 à 14 ans,
de l’Institut thérapeutique
éducatif et pédagogique (Itep)
de la Fondation Lucy-Lebon,
préparent un voyage
humanitaire au Maroc
qui se déroulera au mois de mai.
C’est Margaux Cornuet, enseignante de la classe “intra” à l’Itep, qui est à l’initiative du projet et accompagnera les jeunes lors de leur séjour. Isabelle Boizet, Hocin Nebah et Nicolas Roy, trois éducateurs de l’Itep, seront également du voyage.
Margaux Cornuet et les six jeunes se sont, au préalable, rapprochés de l’association Marcher connaître agir (MCA), installée dans la Somme, et dont un membre se joindra à eux. L’organisme s’est donné pour mission de reverdir l’Atlas marocain. Il a vu le jour en 1999, à l’initiative de Léonce Vilbert qui connaissait bien le pays et qui n’a pu que constater les ravages causés par les inondations de 1995 dans l’Ourika ; ce qui a déboisé les pentes de l’Atlas.
Une des actions de l’association est d’organiser des échanges scolaires France-Maroc et de multiplier les interventions sur l’environnement, les plantations et les jardins potagers au sein d’établissements scolaires marocains afin de sensibiliser les jeunes Marocains au respect de l’environnement et au développement durable.
Bien sûr, le but reste le voyage à Ouarzazate mais tout un travail en amont doit être fait en France. Ainsi, une correspondance entre l’école du village d’Aït-Ben-Haddou et la Fondation s’est mise en place en février avec une lettre manuscrite de présentation co-écrite par les jeunes français. S’ensuivra des échanges par mails, via un blog, par visioconférence et éventuellement par réseau sociaux pour des échanges instantanés. Lorsque l’on interroge les jeunes sur cette première partie et ce que cela leur apporte, Nolann retient que c’est « voyager sans voyager », tandis que pour Ethan, « ça va faire bizarre de recevoir une lettre d’un autre pays ».
Mettre en avant le potentiel de chacun
Bien sûr, il est nécessaire de financer le projet. Dans les conditions mises en place, une partie d’auto-financement est prévue afin d’impliquer et responsabiliser les jeunes. Ils ont mis en place différentes actions (vente de crêpes, de chocolats, de cafés durant le Festival de la photo, création de porte-clés, de magnets vendus durant le marché de Noël, auprès des éducateurs, des familles et des voisins, etc.). Cela a permis de mettre en avant le potentiel de chacun ; les jeunes ont dû accepter d’aller au-devant des personnes pour leur expliquer, par exemple, leur projet. Un loto est également envisagé, les élèves se sont déplacés auprès des commerces dervois afin de demander des lots.
Enfin, ils ont mis en place une collecte d’habits d’hiver pour les enfants et adolescents uniquement. Ils ont confectionné des boîtes qui seront mises en place de début mars à fin avril. Cette collecte s’adresse aux membres du personnel de la Fondation ainsi qu’aux familles. Cependant les personnes extérieures souhaitant y participer peuvent le faire en déposant leurs dons dans l’entrée de l’établissement.
Le voyage doit se dérouler du 12 au 19 mai prochain. Les élèves vont aller en classe le matin pour participer aux cours et voir comment ils se déroulent.
L’après-midi, ils iront planter des arbres sur plusieurs sites.
Les jeunes vont également pouvoir découvrir le secteur. D’ailleurs, Timého a bien retenu qu’ils devaient « visiter les studios où “Star Wars” ont été créés » ; studios qui se trouvent à Ouarzazate avec un gros musée du cinéma. Ethan souhaiterait monter sur un chameau.
En dehors du côté humanitaire et touristique, ce projet a également un côté éducatif et pédagogique.
Effectivement, en classe Margaux Cornuet suit les éléments du programme de l’éducation nationale mais en l’intégrant au projet. Sur place, les jeunes vont découvrir un autre système scolaire. Ils vont également pouvoir constater que tout le monde n’est pas égal en matière d’éducation. « Il va y avoir une prise de conscience, de compétence, d’empathie. Ils n’ont pas tous le même parcours. Malgré tout, ils peuvent tous faire de belles choses », explique l’enseignante.
Au niveau éducatif, la relation à l’autre va être mise en avant et travaillé durant le séjour.