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À Vecqueville, une love room entre calme et gentils coups de fouet

Dans la chambre, d’environ 30 m2, la thématique BDSM de la love room prend tout son sens.

Vendredi 16 juin, la love room “L’Éden du désir” ouvrira ses portes à Vecqueville. Un concept encore assez méconnu en Haute-Marne, qui suscite déjà l’intérêt du public. Et qui laisse quelques voisins circonspects.

Vecqueville. Charmante bourgade de 523 âmes dans la moitié nord de la Haute-Marne, à deux pas de Joinville. Les petites maisons de campagne, l’église Saint-Rémy, le calme inhérent à cette France d’hors les villes… et très bientôt, une love room. Quèsaco ? « Une chambre romantique », tente d’expliquer Dorian Vailhé, propriétaire du lieu, admettant bien volontiers qu’il ne s’était jamais posé la question d’une définition précise.

Dès vendredi 16 juin, la bâtisse, située au numéro 24 de la très calme rue Louis-Pasteur, ouvrira ses portes aux clients. Les couples en quête de sensations fortes sont bienvenus, puisque la love room est thématisée BDSM – pour bondage, domination, soumission, sado-masochisme. « Nous voulions faire quelque chose qui marque, qui reste dans les esprits car beaucoup de love rooms se contentent d’une chambre avec baignoire balnéo », étaie Nathalie Perigaud, également propriétaire. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le pari est réussi. « Il y a pas mal de critiques, forcément, ça choque parce que nous sommes dans le monde rural », souffle le couple en chœur. 

Voisins intrigués

Pour les voisins de la love room, son ouverture prochaine est plutôt bien vue. « Ça peut être bien, étant donné qu’il n’y a personne à Vecqueville, ça va animer la commune… et puis c’est marrant », sourit Lolita, habitant la maison attenante. Son grand-père, à quelques dizaines de mètres de là, poursuit dans un rire : « Les gens font bien ce qu’ils veulent, tant qu’ils ne viennent pas m’emmerder chez moi ! »

love room
Dorian Vailhé et Nathalie Perigaud, les propriétaires de la love room, qui a nécessité un an et demi de travaux.

De l’autre côté de la rue, Fabrice est plus intrigué. « C’est étrange. Pourquoi ici ? Je ne voyais pas un lieu comme ça dans un coin tranquille et isolé, mais plutôt dans une grande ville », pondère le sexagénaire, avant d’ajouter qu’il n’a « absolument rien contre » l’ouverture de la love room.

Sentiment partagé par Brigitte, une autre voisine. « Ça a quelque chose d’utile, pour des couples qui veulent se retrouver, tenter des choses. C’est bien différent des chambres d’hôtes traditionnelles, et puis ça peut être un beau cadeau d’anniversaire », s’enthousiasme-t-elle. En revanche, aucun des voisins interrogé ne se verrait réserver une nuit ou un week-end à “L’Éden du désir”.

« Huit nuits déjà réservées »

La clientèle est pourtant déjà au rendez-vous. « Huit nuits sont réservées, par des Haut-Marnais, mais aussi par des personnes de Troyes », se réjouit Dorian Vailhé. Il faudra bien sûr plus de réservations pour que le couple rentre dans ses frais – « on a explosé le budget ! » – mais l’aspect novateur du concept en Haute-Marne risque de séduire plus d’un curieux. D’autant que, si la love room est thématisée BDSM, il n’est absolument pas obligatoire d’utiliser tous les accessoires mis à disposition (balançoire, croix au mur, fouets et autres jouets). Si un couple veut simplement passer un week-end au calme et profiter du jacuzzi et du bain balnéo, rien ne l’en empêche.

Les réservations, sur la plateforme Airbnb, donnent lieu à des situations cocasses. « On nous a demandé si nous étions un club échangiste, ou même si nous fournissions les partenaires… », rougit Nathalie Perigaud. Évidemment, rien de tout cela dans la love room. En revanche, 80 m2 entièrement retapés – attention quand même à la tête dans la salle du jacuzzi, le plafond est bas. La nuitée ne sera par contre pas permise à tous les portefeuilles : compter 230 € par nuit, avec une bouteille de vin ou de champagne, et le petit-déjeuner compris.

Dorian Lacour

d.lacour@jhm.fr

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