Loup : Nature Haute-Marne et la LPO sont forces de proposition
Nature. Le 31 janvier, à Vouécourt, le Département, les éleveurs et chasseurs dénonçaient la politique de l’Etat en matière de gestion de la présence du loup. Nature Haute-Marne et la LPO apportent leur expertise dans ce dossier sensible.
Mardi 31 janvier à Vouécourt, en visite chez un éleveur ovin récemment victime d’une attaque de loup, Nicolas Lacroix, le président du Conseil départemental annonçait un plan d’aide aux exploitations touchées (notre édition du 1er février), à raison de 1000 € par élevage frappé. Il dénonçait aussi, aux côtés des éleveurs, syndicats agricoles (FDSEA-JA) et fédération des chasseurs, la politique de l’Etat en la matière, la jugeant non adaptée à la situation et surtout inefficace.
Tous prônaient en quelque sorte la régulation de l’espèce.
Les associations Nature Haute-Marne et la Ligue de protection des oiseaux, associations de protection de la nature, ont réagi et apporté leur vision et surtout solutions. « Le loup, en expansion naturelle à partir de ses populations d’Italie ou des pays de l’Est (et non réintroduit par l’homme), s’implante de manière durable en France et ailleurs, recolonisant ses territoires historiques, ( cf. toponymie locale : Louvemont, Saint-Loup-sur-Aujon, Louvières…). Nous n’avons sans doute pas su anticiper suffisamment son retour. Il importe d’accélérer les décisions officielles et les actions de terrain, et les compléter si besoin », constatent les associations.
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« Dans ce dossier sensible, il importe de réfléchir et d’agir de manière coordonnée.» Nature Haute-Marne et la LPO appuient toutes les propositions permettant de protéger l’élevage ovin en extérieur en présence du loup, et approuvent le projet du Conseil départemental de verser une aide de1000 €/ éleveur.
Compléter le conseil aux éleveurs
Elles estiment qu’il importerait également de compléter le conseil aux éleveurs (DDT, Chambre d’Agriculture) par un référent de terrain, notamment pour réaliser les diagnostics de vulnérabilité des exploitations, et aussi de travailler en interdépartemental.
La nécessité de bien protéger les élevages par clôtures efficaces est un préalable. Nature Haute-Marne, la LPO et les autres associations de protection de la nature sont toujours « à l’écoute des éleveurs qui le souhaitent pour aider à renforcer et ou installer des clôtures, mises à disposition par la DDT (direction départementale des territoires), ainsi qu’elles l’ont déjà fait. »
Les atouts des chiens de protection
Les chiens de protection sont également « une garantie de sécurité », avancent Nature-Haute-Marne et la LPO. Le loup qui, lors d’une première attaque se frotte à une clôture électrique et à un chien de protection « gardera cette mauvaise expérience en mémoire et passera son chemin. » Le chien a d’autres atouts : protection contre les attaques d’autres chiens, contre l’intrusion de renards, blaireaux, et ongulés sauvages qui peuvent transmettre des maladies ou parasites (…).
Afin d’anticiper l’expansion du loup, l’extension des « cercles » parait également souhaitable. Aides d’Etat, prêt de matériel, aide du Conseil départemental sont à disposition des éleveurs, et peuvent permettre de concilier l’élevage ovin en prairie en extérieur qui contribue à l’entretien de l’espace rural, et la présence du loup. C’est en tout cas la ligne et l’objectif des associations.
C. C.
Développer une formation ?
Face au déficit de formations, et au manque de chiens de protection de qualité les associations soulignent l’intérêt de développer une filière chiens de protection en Haute-Marne, susceptible de répondre aux besoins les éleveurs de Haute-Marne et d’ailleurs. « Il y a un leadership à saisir », estiment-elles. « La présence du lycée agricole départemental qui compte une troupe ovine et des formations à l’élevage et aux animaux domestiques pourrait être un point d’appui à saisir. Tout comme la présence d’organismes professionnels tels que la cobevim.»