Nucléaire : l’optimisme irradie les vœux de l’Andra
NUCLÉAIRE. La cérémonie des vœux de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) s’est déroulée lundi 22 janvier, en présence de quelque 230 figures du monde politique et économique local.
L’inhabituel bouchon de voitures, formé lundi 22 janvier en soirée sur l’étroite route menant à l’espace technologique de Bure-Saudron de l’Andra, attestait de l’importance du rendez-vous. L’agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs organisait sa cérémonie des vœux, LE moment à ne pas rater pour les responsables du laboratoire. L’occasion pour eux de remercier les partenaires, institutionnels et privés à une très large majorité convaincus par les travaux menés à cheval sur les deux départements, la Haute-Marne et la Meuse. Et de leur offrir un temps d’échanges informel autour de quelques coupes et de petits fours.
Avant cela, il y eut une prise de parole, « 35 minutes, pas plus » annoncera Patrice Torres, directeur du centre Meuse – Haute-Marne de l’Andra. Un peu plus tout de même, le temps pour lui et Pierre-Marie Abadie, directeur général de l’Andra, de revenir sur une année 2023 particulièrement dense et d’évoquer les projets 2024.
« Le laboratoire bénéficie à tout le territoire »
Car l’année écoulée a été celle de l’examen de la constitutionnalité du projet Cigéo suite à une requête d’associations environnementales, consécutive à la déclaration d’utilité publique (DUP) obtenue par l’Andra pour le projet Cigéo, sur la question du droit aux générations futures. Les Sages « ne méconnaissent pas » ce droit, ce qui a satisfait en octobre dernier, pour différentes raisons, et l’Andra, et les opposants au projet Cigéo qui avaient poursuivi le recours, en vain, devant le Conseil d’État, lequel a confirmé l’utilité publique de Cigéo en décembre 2023.
Ce sujet, évoqué par Pierre-Marie Abadie représente « une jurisprudence pour prendre en compte les générations futures. Pour nous c’est une évidence, c’est mieux quand le conseil constitutionnel le dit. » Les générations futures, un des arguments de l’Andra à travers un spot promotionnel diffusé ce lundi soir.
Hormis la DUP, il y a eu aussi, début janvier 2023, la demande d’autorisation de création (DAC) du centre de stockage de déchets radioactifs dans le sous-sol de Bure, dossier sur lequel l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) allait plancher pendant cinq ans (quatre donc, à compter de cette année). Une étape cruciale pour l’avancée du projet Cigéo, alors que l’Andra mène de front les actions impulsées par le gouvernement via la relance du nucléaire (France 2030, loi de juin 2023), symbolisée par les six nouveaux EPR. Pierre-Marie Abadie a rappelé aux forces vives qu’il fallait « être au rendez-vous : il y a un consensus international, par rapport aux problématiques environnementales, en faveur de la solution du stockage géologique. » Devant un public acquis à sa cause, le directeur général a insisté sur le fait que l’Andra se devait d’être « un appui à cette relance, dans le cadre du plan de gestion nationale des déchets radioactifs. Tout cela n’est possible qu’avec vous, l’État, les territoires. »
Patrice Torres, qui a rendu hommage à deux personnes décédées*, est allé dans le sens de son supérieur. L’hôte des vœux a listé les « points positifs » de sa structure, qui « bénéficient à tout le territoire : notre laboratoire, c’est 750 emplois dont 400 directs. Si on obtient l’autorisation de création de Cigéo d’ici quatre ou cinq ans, ce sera grâce à vous tous. »
L’année 2024 va être marquée par la poursuite des études, et de celle des demandes d’autorisation de fouilles archéologiques et d’opérations géotechniques. Des fouilles. Des opérations foncières. Ainsi que la concrétisation du projet d’un cantonnement pour les gendarmes mobiles. Le permis de construire du projet à 12 M€ vient d’être déposé.
* Gilles Gauluet, ancien maire de Chassey-Beaupré, décédé le 3 janvier 2024 et Thierry Rauguet, salarié de l’Andra décédé en septembre 2023.
N. F.